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 Par une froide nuit d'hiver...

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Rémi
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MessageSujet: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyLun 29 Aoû - 20:39

Par une froide nuit d'hiver je roulais paisiblement sur une de ces routes de campagne qui traversent des champs et parfois même quelques bois clairsemés. Le ciel était dégagé laissant voir une voute céleste parsemée d'étoiles étincelantes. La lune laissait tomber une pâle lueur sur la route dont le revêtement datait un peu et qui ne portait pas la moindre trace de marquage au sol, c'était là la seule lumière mise a part bien sûr celle de mes phares. J'étais en pleine campagne et ça se voyait. L'autoradio captait mal ma station préférée et je m'étais donc rabattu sur de vieilles chansons que je connaissais plus ou moins ce qui ne m'empêchait pas de chanter.

Hey Jude, don't make it bad. Take a sad song and make it better.
Non allez arrête, tu chantes trop mal


Voilà que je parlais tout seul... Après tout si ça pouvait m'empêche de m'endormir. J'avais beau être seul sur cette route qui ne devait voir passer que quelques tracteurs je ne roulais pas vite. Il faut dire aussi que ma vieille R5 était un peu poussive et le moteur toussotait dès que j'avais le malheur d'appuyer un peu trop sur l'accélérateur. Ou même pour le plaisir de toussoter. Je devais changer de voiture. C'est exactement ce que je me disais lorsque

Toftoftof criiiiick oookicrakpppffff

Oh non mon Dieu pas maintenant ! N'y croyant pas je me refusais à descendre de voiture. Point mort, on remet le contact. Mêmes bruits. Bon sang non ! Un coup d'oeil sur le portable et deux terribles nouvelles, il est presque minuit, et pas de réseau. Je pris une grande inspiration, soufflai lentement et me dis qu'après tout une nuit dans la voiture, même s'il faisait froid, ne devait pas être chose si terrible que ça. Mais non ! Une lueur d'espoir m'éclaira soudain ! Enfin plutôt une lumière électrique. Assez faiblarde et lointaine, parfois masquée par quelques branches agitées par le vent mais elle était bien là. C'était un signe de vie humaine proche. Et donc une aide probable !

Allez il faut que j'aille voir après tout ce n'est pas loin et des gens de la campagne ne me refuseront pas leur aide voire l'hospitalité.

Je boutonnais mon manteau tout en me faisant ces réflexions à voix haute, comme pour me tenir compagnie. Je marchais alors en direction de la lumière espérant y trouver du secours.

Voilà les règles sont simples. Chacun s'invente un personnage qui lui est propre et poursuis l'histoire. Il est bien sûr tout à fait possible de faire des dialogues, dans ce cas on peut faire parler les personnages des autres participants à condition de respecter le personnage (pas de ouech ouech nique tes mandibules dans la bouche d'une mère de famille respectable quoi...). J'espère que tout ça va vous inspirer et vous inciter à poursuivre avec moi. Vous avez le droit de faire évoluer l'histoire mais qu'elle garde néanmoins un aspect un tout petit peu normal, pas de hannetons au volant de Mercedes quoi ;-) Pour ça on va bientôt ouvrir le Post Collectif - 2ème Génération...
Pour la mise en forme : en italique les pensées des personnages et les descritpions, en gras les dialogues. Il me semble que ça aide à la lecture. On verra à l'usage, rien ne vous empêche de faire autrement.
Allez à vos claviers et faites avancer la chose...


Dernière édition par le Dim 4 Sep - 22:52, édité 2 fois
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Stef
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyMer 31 Aoû - 1:49

Alors que j’allais me coucher et m’apprêtais à éteindre la lumière extérieure j’entendis du bruit dehors, pensant que c’était dû au vent agitant les branches, je n’y prêtai pas attention.
Ce bruit semblait pourtant régulier et paraissait se rapprocher … on aurait dit des pas sur les graviers devant la maison.


Mais non, voyons c’était impossible, qui pouvait donc venir ici, à cette heure, dans cette ferme isolée ?

Je me fais des idées, ce n’est pas parce que Jack est absent ce soir qu’il faut virer à la paranoïa
.

Je décidai donc de retourner me coucher, n’osant regarder par la fenêtre de peur d’être vue ou simplement d’apercevoir une ombre …
C’était ridicule comme attitude, je le savais bien mais je n’ai jamais été très hardie comme ces femmes qu’on voit à la télé n’hésitant pas à se précipiter dehors sous la pluie battante au moindre bruit suspect … J’étais plutôt du genre à me cacher dans un placard en attendant que tout se calme ! Et c’est à peu près ce que j’avais l’intention de faire …

Quand soudain, un bruit strident me fit sursauter … notre sonnette, c’était notre sonnette … je n’avais donc pas rêvé, il y avait bien quelqu’un dans la cour.

Deux solutions s’offraient à moi : ne pas bouger, espérant qu’on pense la maison vide et qu’on s’en aille ou rassembler mon courage à deux mains et aller ouvrir la porte.


La première solution était à exclure, je venais d’éteindre la lumière et j’avais ainsi trahi ma présence. Il fallait donc se résoudre, c’était peut être une jeune femme et son enfant, perdu au beau milieu de la campagne pour quelques bonnes raisons et sollicitant mon aide. J’entrepris donc d’épier par la fenêtre. Le scénario de la veuve et de l’orphelin fut vite à écarter, c’était un homme sur le perron, il avait l’air inoffensif et à son deuxième coup de sonnette j’avais la main sur la clenche, c’est alors qu’il prit la parole :


« Excusez moi de vous déranger à cette heure tardive, je suis tombé en panne non loin d’ici et ayant vu de la lumière je me suis permis de venir sonner. Pourrais-je emprunter votre téléphone pour appeler un dépanneur ? Vous me rendriez un grand service en acceptant »

Son discours acheva de me convaincre et je déverrouillai alors les 3 cadenas de la porte (les campagnes ne sont plus très sures à notre époque) avant de lui ouvrir.

Après s’être confondu en excuse, il se présenta comme étant un jeune étudiant revenant de stage et ayant décidé ( malgré l’état de sa voiture) de faire la route de nuit pour retrouver au plus vite les siens dont il était séparé depuis plusieurs semaines.

Il m’inspira vite de la sympathie et nous discutâmes de ses études, sa ville, de la vie à la campagne … oubliant qu’il devait au départ simplement passer un coup de téléphone. Je m’excusai alors d’être aussi bavarde et allai chercher l’annuaire. Après une recherche peu fructueuse, il appela les deux seuls garagistes des alentours et bien entendu, aucun ne répondit, tous sans doute ayant fermé boutique depuis longtemps.
Je lui proposai alors de passer la nuit dans la chambre d’amis et que loin de me gêner, au contraire, cela me rassurerait d’avoir une présence masculine dans la maison cette nuit.
Il accepta alors et après avoir prévenu sa famille qu’il ne rentrerait que demain, monta dans la chambre ou j’avais déjà préparé son lit. Il me remercia encore une fois, et tombant de fatigue, alla se coucher.
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Stooff
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyJeu 1 Sep - 10:59

Tapi dans la pénombre de ce bureau, mes sens étaient en alerte. Un bruit de pas m'interpella. Et bientôt trois faisceaux lumineux courèrent sur le sol. Je restais parfaitement immobile, sachant que le moindre froissement de tissu trahirait ma présence.

D'ici dix minutes je serai au coffre...et dans trente, un joli magot m'accompagnerait

Après des années d'inviolabilté, plus personne ne songeait à attaquer cette banque. Ni les cambrioleurs comme moi, ni les braqueurs...ce qui avait provoqué un certain laxisme chez la sécurité, surtout les veilleurs de nuit. Je fais un métier qui s'est fait rare. Un métier élégant et excitant. Il faut dire que déjà tout petit, je préfèrais Robin des Bois aux autres héros. Des années plus tard, Lupin devint mon maître. La nuit était mon élément, le vol mon saccerdoce. J'étais celui qui entrait là où personne n'était entré avant moi, celui qui simplifiait les comptes...Celui qui enlevait des chiffres aux montants, et qui rappelait aux comptables la soustraction

Le monde se divise en deux mondes:
D'un côté ceux qui avaient de l'argent à ne plus savoir quoi en faire.
De l'autre, ceux qui ne savaient plus quoi faire pour en avoir, prêts à tout.


Et au milieu des deux, il y avait moi. J'ai toujours été contre les braquages, c'est d'un vulgaire pas possible...et ça finit souvent en bain de sang. Alors qu'un petit vol de nuit, ni vu ni connu. Le plaisir d'établir un plan, de le tester. Improviser parfois...Je ne le faisais pas pour la richesse, et il serait malhonnête de ma part d'affirmer que je veille juste à équilibrer les revenus. Mon véritable moteur, c'est la beauté de l'Art. Et le coffre qui était maintenant devant mes yeux était un chef d'oeuvre d'un grand artiste que j'allais retouché...
Je sorti mes accessoires et me mis à ma besogne
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Rémi
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyVen 2 Sep - 18:13

Elle est vraiment très agréable cette dame. Elle m'a pourtant semblé étrange quand elle m'a ouvert la porte. Après tout, on le serait à moins, ouvrir sa porte à un inconnu, la nuit. C'est compréhensible de paraître étrange. En fait ce qui l'est encore plus, c'est qu'elle a ouvert la porte. J'ai donc l'air si honnête que ça ? C'est agréable de savoir qu'on inspire confiance aux gens à travers quelques mots et un sourire discret. Je m'allongeai sur ces draps propres qui sentaient bon le frais, le propre et même un peu la forêt. Elle doit le faire sécher dehors. En fermant les yeux je me dis que cette maison a quelque chose d'effrayant. Déjà c'est étrange de venir s'installer au beau milieu de la forêt, et puis une si grande maison, je n'avais pas vu la moindre trace d'enfant. Je m'endormis sur ces considérations. Pas pour longtemps. Je fus réveillé par des petits bruits.

humph Allons bon les vieilles maisons font toujours du bruit. Il faut te rendormir.

Mais les bruits ne cessaient pas. C'était un peu comme un grattement. On aurait pu croire un rongeur quelconque mais c'était extrêmement régulier. Trop régulier pour être l'oeuvre d'une paire de pattes ou d'incisives.

Une vieille horloge. Mais oui voilà, dans le grenier, une vieille horloge et le balancier frotte. C'est aussi simple que ça

L'esprit humain est tout de même une chose étrange. Il cherche d'abord une explication irrationnelle, étrange ou bien même cède à la panique avant de faire appel à sa raison pour expliquer calmement et simplement un phénomène qui n'a rien d'effrayant en soi. Heureusement que je suis un scientifique, cartésien et habitué à faire agir ma raison. Malgré tout j'avais tout même eu un peu peur. Les bruits sourds de mon coeur battant et qui parviennent à mes oreilles via le matelas le prouvent. Ces bruits sourds et réguliers, remplaçant les grattements qui ont maintenant cessé, ne m'ont pas empêché de m'endormir.
Mes yeux sont ouverts. Il doit encore faire nuit dehors, ou alors ce silence se maintient-il toute la journée. Je ne pense pas, il n'y a pas même un oiseau pour entonner un chant matinal. Confortablement installé, allongé sur le dos, la couverture me recouvrant totalement, le matelas me porte et m'enlève toute sensation de poids, je ne suis plus pesant. Je me sens bien, reposé. Cette sensation est étrange. Je ne bouge pas et je me laisse aller à savourer cet état de bien-être, je me sens comme hors du temps. C'est comme si j'étais la seule chose évoluant dans un espace figé, personnage marchant dans une scène de film que l'on aurait mis sur pause. J'en ai des frissons. Je préfère me retourner et fermer les yeux. Au moins l'ivresse dans les rêves n'effraie pas.
Au moment même où je tourne mes épaules pour pivoter sur moi-même, trois brefs flashes d'une lumière bleutée s'immiscent sous ma porte. Bizarrement ils ne sont accompagnés d'aucun bruit. Cette lumière semble lourde et pâteuse. Un peu comme ces vins capiteux, ce n'est pas la lumière d'une ampoule ordinaire elle semble plus profonde, plus épaisse. Une onde me parcourt, un immense frisson remontant de mes cuisses jusqu'à mes joues, courant le long de mon dos et de ma colonne vertébrale. Je sens le sang battre dans mes tempes. Je ne bouge pas, je reste figé avec pour visage ce qui doit être le masque même de la peur. Comme un modèle dont un peintre, parmi les meilleurs, retoucherait la silhouette et quelques traits du visage pour rendre son expression encore plus fidèle à l'originale. Ces trois flashes avaient été comme trois coups d'un pinceau invisible et avaient dessiné sur mon visage une terreur non feinte. Je déglutis avec peine. J'attends incapable de bouger ou de prendre la moindre décision. Je regarde fixement la mince fente séparant le sol du bas de la porte. Rien, pas un bruit, pas une lumière. C'est bien simple je ne percevais rien. Mais l'étrange sensation que j'avais tout à l'heure, d'un monde mis en arrêt sur image, cette sensation avait disparu. Ma tête fut soudain envahie d'un flot d'idées. Un éclair lointain, un reflet sur une vitre, une simple hallucination due à un mouvement trop rapide lorsque je me suis retourné, mon hôte avait peut-être tout simplement allumé une lampe un court instant, une ampoule allumée avait rendue l'âme après quelques derniers soubresauts. Je me calme peu à peu, je sens mon coeur décélérer, mais le lent trajet des perles de sueur dans mon dos me rappelle que je viens de passer par un état de frayeur incroyable. Je me sens bête d'avoir été si vite effrayé et par si peu. Je préfère chasser ce souvenir de ma mémoire et me rendormir paisiblement. J'ai encore de la route à faire demain. Je respire profondément. Me retourne et ferme les yeux.

J'ouvre les yeux, réveillé par la voix de ma charmante hôtesse.


- Jeune homme. Je ne voudrais pas vous brusquer mais si vous voulez, le petit déjeuner est prêt.
- Oh! Oui oui merci. J'arrive tout de suite.


Bon sang! Je ne me suis pas réveillé et elle a eu le temps de me préparer le petit déjeuner ! Quel mollasson tu fais ! Je me lève d'un bond, remet rapidement en place les draps et la couverture, puis je saute dans mes habits. Il faut que je me dépêche, la voiture n'est pas réparée et j'ai encore pas mal de trajet. Un rapide coup d'oeil sur ma montre, 9h37 indique l'écran à cristaux liquides. Je pourrais être chez moi pour le diner si le dépanneur ne traine pas trop, sinon je prendrai le train. Je descends prestement les escaliers et me dirige vers la cuisine, d'où provenait le verre d'eau que j'ai avalé hier soir. Elle m'y attend.
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Stef
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyDim 4 Sep - 18:11

Café, jus d’orange, biscotte, confiture … voilà tout ce que j’ai pu trouver au fond de mes placards, j’espère que ça lui conviendra ! Par contre je n’ai pas de pain, je ne pouvais pas me permettre de m’absenter pour aller en chercher au village voisin !

Je me doutais de la réaction qu’aurait eu Jack : « Mais tu te rends compte, s’il s’était réveillé avant ton retour et avait entreprit de visiter la maison ? » Je pense déjà qu’il n’appréciera guère le fait que j’ai laissé rentrer un inconnu dans la maison et de surcroît en pleine nuit, et j’aurai beau lui expliquer qu’il me paraissait sympathique, cela ne suffirai pas à le convaincre du bien fondé de mon acte ! Lui qui me reproche déjà assez souvent de faire trop facilement confiance aux gens…

Ah, du bruit dans l’escalier, voilà mon hôte :


-Bonjour, bien dormi ?
-Bonjour Madame, je sui confus, je ne pensais pas me réveiller si tard…
-Ce n’est rien voyons, c’est bien connu, on dort toujours mieux à la campagne, loin des bruits des voitures …
-Oui bien sur, c’est beaucoup plus reposant que ma chambre d’étudiant en centre ville !
-Je n’en doute pas ! Je vous en prie, servez vous ...
Lui dis-je en désignant la table du petit déjeuner

Il me remercia pour mon accueil et nous nous mimes à table. J’eu ainsi tout le loisir de l’observer à la lumière du jour cette fois. Il était blond, de taille moyenne, les yeux bleus dans lesquels brillait une lueur étrange … plutôt mignon m’avouais-je à moi même dans un sourire ! Enfin, son aspect physique n’était pas important, la seule chose qui comptait était qu’il n’avait rien entendu cette nuit et cela me rassurait.
En effet, elle n’avais pas été de tout repos pour moi, un dysfonctionnement de la machine qu’il fallait réparer au plus vite et Jack qui n’était pas joignable ! Les lampes à mercure qui s’éteignaient pour certaines, clignotaient pour d’autres de leur lumière bleuté, tamisée certes, mais d’une grande intensité. Et cette sensation étrange qui se dégageait de cette pièce due aux mélanges de gaz qui émanait de ce dispositif...
Il m’a fallut agir vite et tout cela dans la plus grande discrétion, pensant à mon hôte qui dormait dans la chambre à coté. Je ne pouvais même pas travailler sous la hotte, celle ci étant trop bruyante lors de sa mise en route et l’aurait sans doute réveillé, j’avais donc du prendre le risque de l’exposer à ces vapeurs espérant que dans son sommeil les effets soient minimes voire indétectables, une simple sensation de bien-être.
Quand je repensais à ce projet, il devenait de plus en plus dangereux de semaines en semaines et Jack de plus en plus fébrile à l’idée qu’il puisse se réaliser, il en oubliait même des règles de sécurité fondamentale qu’on avaient appris tous les deux dans notre école de chimie. Pour lui maintenant, seul comptaient les résultats. Si j’avais été seule je n’aurais jamais lancé cette chaîne de réactions chimiques sans avoir le dernier élément en main, je ne suis même pas sur que Jack sache l’arrêter au cas où nous n’arrivirions pas à nous procurer ces dernières molécules à temps… A temps, oui, tout était une question de temps et nous en avons peu maintenant que le processus est en marche. Je savais qu’on pouvait compter sur l’homme qu’on avait engagé, censé récupérer dans un endroit inviolable les renseignements classés confidentiels nécessaires à la réussite de notre expérience mais je ne pouvais m’empêcher de douter. Malgré sa réputation de maître des cambrioleurs, s’il échouait, comment ferions nous ?
Enfin, tant de questions qui restaient sans réponses! Je n’avais qu’une hâte, qu’on en finisse et qu’on puisse quitter cette maison perdue au milieu de nul part mais nécessaire selon Jack à ne pas attirer l’attention.
Perdue dans mes pensées, je n’avais pas remarquer que le jeune homme avait finit de manger et m’observait curieusement.
Avait–il deviné quelque chose ? Non, c’était impossible voyons.


Il m’aida à débarrasser la table tout en bavardant et peu après, il reprit contact avec les garagistes. Cette fois-ci, il eu une réponse et moins d’une heure après un dépanneur était dans le jardin. Hélas, ce dernier n’avait pas de très bonnes nouvelles pour lui et après un bref examen de sa voiture, il lui assura au moins 2 jours de réparation.
Mon hôte semblait dépité et décida de rentrer en train chez lui. Je l’accompagnai à la gare, lui assurant que ça ne me dérangeait pas, et - lui laissant mes coordonnées - lui fit promettre de me prévenir quand il reviendrait chercher sa voiture pour qu’il vienne déjeuner ou dîner à la maison. Il accepta avec plaisir mon invitation et me fit un signe de la main avant de disparaître dans la gare.

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Rémi
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyVen 9 Sep - 14:05

Nous sommes tous les deux assis dans la voiture. Elle anime la discussion, et semble très intéressée par mes travaux de recherches. C’est rarement le cas, en général les gens trouvent ça ennuyeux ou incompréhensible. Au contraire elle semble s’y intéresser vraiment, ou peut-être juste pour me faire plaisir et me mettre à l’aise en me faisant parler de quelque chose me tenant à cœur. Et c’est vrai que le temps est passé relativement vite. Il y a tout de même une sacrée distance jusqu’à la gare, cette femme généreuse et serviable me sauve vraiment la vie. Elle ne doit pas avoir souvent de la compagnie, c’est sans doute pour ça qu’elle est si bavarde, même avec un parfait inconnu.

- Et quel domaine de la biologie vous attire le plus ?
- La neurobiologie et tout ce qui touche à l’étude des structures biologiques impliquées dans la cognition, la mémoire et l’apprentissage. Cela passe certes par l’étude des neurones, mais également des substances chimiques qu’ils sécrètent. Le plus important en réalité est la communication, il nous faut appréhender leurs interactions qui sont absolument fondamentales.
- Mais comment peut-on faire ça ? Cela doit être très difficile étant donné le nombre gigantesque de neurones !
- Oui en effet c’est une tache complexe, pour tenter d’approcher de la compréhension d’une machine tout aussi complexe, le cerveau humain. L’outil informatique est là d’un grand secours, il permet de traiter assez rapidement des masses colossales d’informations. Et puis on utilise des modèles plus simples avec au maximum une dizaine de neurones virtuels, pour comprendre les mécanismes fondamentaux, puis extrapoler.
- C’est extraordinaire. Vous parcourez les méandres de notre cerveau avec une machine. Une machine conçue par l’homme. Je trouve ça fantastique ! Après avoir plongé au cœur de l’univers, des planètes et étoiles, l’homme se tourne vers lui et vers ce qui lui a permis de réaliser tout cela. Quelle quête merveilleuse.
- C’est étonnant que vous vous enthousiasmiez à ce point, il est très rare de rencontrer des gens qui apprécient cela. Ou alors ce sont des scientifiques avec qui je travaille. Vous avez suivi une formation scientifique ?
- Oh pas à ce point non. Mais j’ai toujours aimé les gens passionnés et vous avez l’air d’adorer votre métier. Cela fait plaisir à voir


Je crus percevoir comme une rougeur sur ces joues, elle se gratte un peu le nez avec l’index avant de reposer rapidement sa main sur le volant. Mais je n’ai pas eu le temps d’approfondir ces réflexions, bien qu’elles s’ajoutaient à ce comportement étrange que j’avais cru percevoir pendant le petit déjeuner. Mais après tout il est normal de ne pas être tout à fait à l’aise avec un inconnu. Je ne m’en formalise donc pas, mais je me dis que bizarrement elle m’a tout de même poussé à me confier largement à elle, sur ma vie, mon métier et mes passions - deux domaines se recoupant d’ailleurs – alors que je ne sais presque rien sur elle. Je décide de ne pas trop la questionner, après tout elle m’a ouvert sa porte, je ne vais pas jouer aux inquisiteurs. Je bredouille donc une réponse.

- Oui en effet j’ai la chance de pouvoir faire ce que j’aime par-dessus tout, et j’espère bien pouvoir continuer à le faire. Même si de nos jours les scientifiques sont bien mal considérés et ont du mal à gagner leur vie en poursuivant leurs travaux. Je trouve cela déplorable et tout à fait inconscient mais nous sommes malheureusement bien impuissants face à ce manque de volonté de la part de décideurs peu au courant de la réalité.
- Certes, cela doit être très dur de devoir limiter sa passion, sa raison de vivre presque, pour de simples problèmes d’argent. Une telle créativité, une telle inventivité ne devraient pas être limitées par de simples soucis matériels. Il y a des causes plus importantes que tout, qui dépassent les arguments mis en avant. Il est impensable de freiner des avancées majeures pour l’humanité pour faire des économies !


Je la sens s’animer. Ses mains se décollent du volant pour faire des gestes suivant ses paroles. Je ne l’écoute plus vraiment, je l’observe. Elle n’essaie pas de me faire plaisir. Elle parle d’un sujet qui la touche de près. Mais si elle n’a pas vraiment suivi de formation scientifique, elle ne parle pas des conditions déplorables de la recherche. Ou alors, elle m’a menti. Pourquoi aurait-elle fait ça ? Nous aurions eu un point commun, et un sujet de discussion tout trouvé. Là, au contraire, elle aurait préféré me cacher son niveau élevé en sciences - laquelle d’ailleurs – alors même que je lui ai dit adorer cela. Pourquoi donc ? Ou alors ce n’est plus de ça qu’elle parle. Elle transpose cette lutte à des problèmes qu’elle a dû rencontrer elle-même. Mais dans quel domaine ? Et puis sa maison cossue, dans un coin perdu, qu’elle a sans doute acheté puisque je n’ai vu ni barrière ni clôture, sa voiture neuve et haut de gamme, l’équipement de celle-ci et de sa maison, me font penser qu’elle n’a pas eu de problèmes financiers depuis bien longtemps. Alors quoi ? Qu’est ce qu’elle me cachait donc ? Il est vrai que ce n’est pas vraiment mon problème mais tout de même. Pourquoi donc me dissimuler des choses ?
Tout cela tourbillonnait dans mon esprit lorsque je me suis rendu compte qu’elle ne parlait plus, mais je pouvais sentir ses mains moites et sa bouche sèche, d’avoir tant parlé et avec tant de conviction et de force. Je devais réagir.


- Oui, oui. En effet. Je ne peux que vous approuver. Cela fait vraiment plaisir de voir que l’on est compris par des non-scientifiques, et que cette lutte sort un peu des laboratoires.

Un peu gênée par l’émotion qui venait de la submerger, et de la façon dont elle s’était laissée empoter quelques secondes auparavant, elle ne trouvait pas de réponse immédiate. Elle me sourit avant de dire d’un ton calme et posé tranchant avec celui qu’elle avait lors de sa tirade :


- J’essaie de me tenir un peu informée bien que je sois isolée à la campagne. Et venant d’une famille qui bien que n’étant pas pauvre devait surveiller de près son porte-monnaie je sais ce que s’est que de devoir sacrifier certains rêves au dieu tout puissant de la finance.

Le silence se fit. Voilà donc son explication. Son engouement pour le combat que je venais de lui exposer remontrais a de lointains souvenirs d’enfance, brimée pour cause d’insuffisance de moyens. Le moins que l’on puisse dire est que depuis elle a fait du chemin.
Nous n’eûmes pas longtemps à attendre dans ce silence, la gare était maintenant proche. Une fois garée elle pu de nouveau parler, sur ce même ton calme et chaleureux, pour me souhaiter bon voyage et me dire de l’appeler avant de venir chercher ma voiture. Je lui promis que je le ferai. Et je n’y manquerai pas, j’ai envie de revoir ce personnage intriguant et qui semble cacher quelque chose. J’aime chercher, j’aime comprendre. Et cette femme est en elle-même un petit mystère qui vient titiller ma curiosité. Je ne sais pas encore comment, mais j’en apprendrai plus.
Un petit coup de téléphone chez moi et je pouvais monter dans le train, avec 10 minutes de retard sur l’horaire, bien évidemment. Il n’y a pas grand monde, je choisis une place dans le sens de la marche, sur la gauche, c’est moins désagréable lorsque l’on croise un autre train. Je jette un petit coup d’œil aux alentours, je vais faire le voyage en compagnie d’une vieille dame serrant amoureusement la lanière de son sac dans sa main ridée laissant apparaître les petits traits bleutés de ses veines, assise derrière moi et sur la droite. Un monsieur, c’est le terme qui convient, d’aspect tout à fait respectable, assis devant moi dans l’autre rangée, qui avait déjà déplié les deux petites tablettes devant lui pour y parsemer une montagne de papiers, manuscrits ou sortis d’une imprimante. Il semblait les compulser avec sérieux, griffonnant quelques notes avec un magnifique stylo à bille tenu par sa main droite, qu’il faisait tourner entre ses doigts pendant qu’il était absorbé dans sa lecture. Et enfin, deux inconnues invisibles, tout au fond du wagon, derrière moi, qui doivent être assez jeunes et qui voyagent ensemble, gloussant de concert de temps à autres. Le temps va me sembler long, mais je ne serai pas importuné. Je fixe le paysage attendant qu’il se mette à défiler.
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Stooff
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyVen 9 Sep - 15:54

J'ai pris l'habitude de signer mes casses. Je laisse toujours derrière moi une espèce de carte de visite sur laquelle j'ajoute les points faibles des systèmes de sécurité. Ce qu'il devrait améliorer. Ça peut paraître extrêmement prétentieux de ma part...mais j'adore innover. Et il existe qu'un nombre limité de banques en ce bas-monde, je suis bien obligé de les aider, pour éviter la monotonie de mes soirées. Et puis il faut bien le dire, j'adore aussi les orienter vers un point, tout en sachant qu'il ne suivront que partiellement mon conseil. J'anticipe chacune de leur réaction. J'ai toujours deux coups d'avance sur mes adversaires.

Demain, tout les journaux titreront:
Syon Ka'alu a encore frappé


Syon Ka'alu, un nom étrange que je me suis inventé. Pour le prénom, je me suis inspiré du Procyon lotor, plus communément appelé Raton-laveur. Son masque noir n'est pas sans rappeler celui des cambrioleurs. Et même si certains anciens camarades, il y a des années de celà, ont eut quelques mauvais souvenirs avec un certain raton, l'animal en lui même m'est assez sympathique. Kaalu, le koala en aborigène. Surnom qu'il m'a été donné lors d'un voyage de fin d'étude en australie à cause de mes nombreuses siestes dans les branches d'un eucalyptus. Et puis je trouve que ça sonne pas mal comme nom. Syon Ka'alu, le prince des cambrioleurs.

Enfin, d'ici quelques jours, ce sera un nom mondialement connu. Le prochain coup...ce sera aux states, dans un de ces labo pharmaceutiques protégé par l'armée

J'ai dû négocier comme un fou pour avoir ma semaine de congé. J'ai du revoir à la baisse mes rêves de gamin de sauver la planète. Je m'occupe d'un p'tit tronçon de fleuve, rien de bien passionnant. Alors à côté de ça, je suis devenu Syon Ka'alu. Le jour, j'obéis aux ordres, je me fais saquer par mes supérieurs. La nuit je vide leur banque. Petite vengeance puérile mais au combien jouissive. Enfin, c'est comme ça que ça a commencé. Maintenant, je vois toujours plus grand. Je me suis même attiré la sympathie des médias. Un magazine a même ouvert une rubrique: "Quel casse pour Ka'alu". Les gens ont parfois de bonnes idées. Je leur reverse 10% du total. D'habitude je reverse tout par-ci par là à des associations caricatives.Mais là, j'innove. Je fais dans le scientifique désespéré. Ça m'a demandé beaucoup de travail...imaginez: une cible classé secret-défense, ne figurant sur aucune carte. J'aurai pu traduire ma carte de visite en anglais...Mais rien que le fait de la voir en français...Ça sera plus de bonheur

Un Frenchie fait les poches de l'Oncle Sam...Ils vont devenir fous

Enfin, spécialement pour eux, je l'ai postée du Québec. Je serai rentré quand il la recevront, ils auront beau boucler les aéroports, étudier les listes de passagers, ils ne remontront pas jusqu'à moi...ils sont même capables de faire un embargo sur le Canada...quoique non, c'est leur fournisseur d'eau potable...Le dénommé Jack aura bientôt ce qu'il veut. Sans savoir comment. Comme à chaque fois, la seule preuve sera une petite carte. Une insignifiante petite carte de visite.

Cordialement, Syon Ka'alu
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Stef
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyDim 11 Sep - 21:03

J’étais sur le trajet du retour et je ne pouvais m’empêcher de repenser à ma conversation avec cet étudiant…
Je me suis peut être laissée un peu trop emporter je l’avoue, mais il avait tellement l’air de me comprendre et cela faisait si longtemps que je n’avais pas pu débattre de cela avec quelqu’un.
Mes conversations avec Jack se restreignant toujours à l’écouter parler sans broncher. Des fois, j’en venais à me demander ce que je faisais avec cet homme qui n’en faisait qu’à sa tête et ne se servait de moi que pour l’aider dans ses expériences … Je pense que c’était l’amour de la science qui nous avez réunis mais maintenant tout était devenus si différent !

Enfin, bref, j’avais déjà penser à ça de nombreuses fois et j’étais toujours arrivé à la même conclusion, tout rentrera dans l’ordre à la fin de ce projet et nous pourrons alors prendre tous les deux des vacances bien mérité loin de cette sinistre campagne ! La ville me manquait tant !

Perdue dans mes pensées et n’ayant pas l’habitude de sillonner ces routes, je m’égarai en pleine campagne et entrepris de me faire indiquer par un paysan la ville la plus proche pour pouvoir me repérer sur une carte. Arrivant dans cette dernière, la tentation fut trop forte et je décidai alors de m’accorder une petite pause « shopping », j’en avait tellement envie !

Jack n’en saurait rien et puis d ‘abord, pourquoi serait-il le seul à pouvoir sortir de cette maison ? C’était son projet avant tout, c’était donc à lui de veiller dessus nuit et jour, pas à moi !

Ayant réussi à me convaincre moi même que je ne faisais rien de mal en visitant quelques boutiques, je profitais alors pleinement de cette journée. Je papillonnais de magasins en magasins dans les rues piétonnes, appréciant le doux soleil d’hiver emmitouflée dans mon manteau et m’arrêtais savourer un chocolat chaud dans un café. Cela faisait longtemps que je ne mettais pas sentie aussi bien et j’en venais même à oublier tout mes soucis de la nuit passée, tout cela semblait loin, si loin …

Les heures défilèrent à tout allure et avec regret, je dus me résoudre à regagner ma voiture lorsque le carillon de la ville sonna 18h.

J’étais maintenant dans ma voiture, le sourire aux lèvres, prête à affronter à nouveau la solitude de la campagne mais me promettant de m’accorder de petites sorties dans les mois qui suivaient.

Je me demande vraiment pourquoi Jack s’y oppose tant ? Surveiller la maison n’est sûrement qu’une excuse, c’est tout simplement pour me couper du monde voilà tout !

Soudain un pressentiment me vint, je n’aurais su l’expliquer mais je sentais qu’il s’était passé quelque chose en mon absence… Le pied sur l’accélérateur, je prenais de plus en plus de vitesse …

De toute façon, il n’y a jamais personne sur ces routes de campagnes …

Je me rapprochais de chez moi et connaissant bien cette route, je roulais presque au milieu de la chaussée mais qu’importe, je voulais juste arriver au plus vite. Je me rappelais soudain que je n’avais pas enclenché l’alarme avant de sortir ce matin pour ne pas éveiller l’attention de mon hôte qui aurait pu trouver cela suspect …

Quelle idiote !! Un simple verrou pour protéger la maison … Si quelque chose est arriver, Jack ne me le pardonnera jamais …

Mes mains étaient moites sur le volant et tremblaient légèrement, envahie par la panique, ma vue se brouillait, quand tout à coup, un éclair, une camionnette plein phares débouchait à vive allure du virage ! Elle aussi devait se penser seule sur la route, je fis un écart dans le fossé et elle ne prit même pas la peine de ralentir, passant à vive allure à quelques centimètres de ma carrosserie …

Chauffard !!!!!!!!

La tête contre le volant, encore secouée, je respirais bruyamment, tentant de calmer mon cœur qui s’emballait ! Il s’en était vraiment fallut de peu …
Une fois remise de mes émotions, je repris la route, roulant très prudemment …
Soulagée, j’arrivai enfin dans le jardin, descendis de voiture, chargée de mes paquets et cherchai mes clés devant la porte.
Je m’aperçus alors qu’elles me seraient inutiles … la porte était déjà ouverte ! La peur m’envahit à nouveau, je n’osai plus rentrer chez moi, à peine respirer …
J’essayais en vain de me raisonner.


J’ai peut-être juste oublier de fermer le verrou avant de partir …

Rassemblant tout mon courage, je décidai donc d’inspecter la maison, faisant assez de bruit au cas ou l’intrus serait encore sur les lieux pour lui laisser le temps de s’enfuir. Je ne tenais pas à tomber nez à nez avec lui - il était peut-être armé – et je préférais de loin sans faut le laisser partir plutôt que de devoir l’affronter … Cette simple pensée me donnait la chaire de poule !
Minutieusement, j’inspectais toute la maison. Tout était à sa place, rien ne semblait avoir bougé. La porte du laboratoire, verrouillée de l’intérieur par un système très perfectionné, n’avait pas était forcée. Mais que me voulait donc ce mystérieux visiteur ? Si visiteur il y avait eu … Et comment avait-il su que je m’étais absentée ? Il n’y avait quand même pas quelqu’un de posté devant chez moi à surveiller mes allées et venues tous les jours !
A moins que quelqu’un ne m’ait vue en ville et qu’il en est déduit que la maison était restée sans surveillance ? Ou bien la visite de mon hôte la nuit dernière n’était peut-être qu’un coup monté et il s’est empressé de prévenir ses complices que la voie était libre quand je l’ai amené à la gare ?


Non, non voyons, je dis vraiment n’importe quoi ! J’en viens à soupçonner ce petit étudiant !

Harassée par cette fin de journée, je décidai donc d’aller me coucher sans manger. Je verrouillai soigneusement toutes les portes et traversai le salon. Mon œil fut alors attiré par une lumière rouge clignotante sur la table ! Le répondeur ! C’était Jack qui s’inquiétait de l’état de sa machine après avoir écouté mes messages affolés d’hier soir sur son portable :

« Qu’est ce que c’est que cette histoire ? Qu’est ce qui c’est passé dans le labo ? Manon répond moi !! Où es-tu ? »

Il devait y en avoir 3 du même ton. J’hésitais à le rappeler. Qu’est ce que j’allais donc pouvoir inventer pour justifier mon absence ? Je ne pouvais pas lui avouer que j’étais sortie, encore moins lui parler cette mystérieuse histoire de porte restée ouverte ni celle de mon étudiant !

Alors que je réfléchissais à une excuse plausible, la sonnerie du téléphone me fit sursauter, machinalement je décrochai, c’était Jack.

Je pris un air décontracté et lui expliquai que j’avais passé la journée dans le laboratoire avec la hotte allumée et que je ne l’avais pas entendu appeler. Je le rassurai alors sur le problème de la veille que j’avais résolu, et prétextant être fatiguée et après mettre assurée que je l’avais convaincu, je le quittai, lui souhaitant une bonne soirée.

J’entrepris donc d’aller me coucher mais impossible de fermer l’œil, les bruits de la nuit me faisaient sursauter et les ombres de ma chambre semblait se mouvoir dans l'obscurité…
Quelques heures plus tard, je plongeais finalement dans un sommeil agité ou revenait sans cesse l’image de cette camionnette noire et de ma porte ouverte…
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Rémi
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyLun 19 Sep - 23:12

D’un côté j’étais assez ennuyé mais d’un autre côté ma curiosité me tiraillait. C’est vrai que tout ce trajet ne m’enchantait guère mais je n’avais pas vraiment le choix puisqu’il me fallait récupérer ma voiture, et puis revoir cette dame me donnerait peut-être l’occasion d’en apprendre davantage. Comme convenu je l’appelais donc trois jours après mon retour.

- Allo ?
- Oui, bonjour, c’est Paul. Vous devez vous souvenir de moi, il y a quelques jours ma voiture est tombée en panne …
- Oui oui bien sur. Attendez, je change de pièce pour mieux vous entendre.


Sans doute un téléphone sans fil, elle doit se rapprocher de la base.

- Voilà, c’est mieux.
- Je voulais juste vous prévenir que j’allais passer chercher ma voiture demain en début d’après midi, vous m’aviez demandé de vous prévenir…
- Oui vous avez bien fait ! dit-elle d’une voix presqu’exaltée, du moins en me coupant la parole.
- Oserais-je vous demander de venir me chercher à la gare pour me conduire jusque chez le garagiste ? demandais-je timidement
- Mais bien sur voyons ! D’ailleurs je vous invite à manger le midi puis vous repartirez tranquillement avec votre voiture. Ce sera pour vous l’occasion de rencontrer mon époux.
- C’est très gentil à vous mais je ne voudrais pas vous déranger, si déjà vous venez me chercher.
- Mais non ne vous inquiétez, nous n’avons pas souvent de la compagnie ça me fait plaisir de vous inviter. Allez, accepter s’il vous plait.
- Bien, si vous insistez, c’est d’accord. Je crois qu’il y a un train qui part plus tôt
- Et bien c’est entendu ! Vous déjeunerez avec nous demain jeune homme !
- A demain donc. Au revoir et encore une fois mille mercis.
- A demain


Je raccrochais, pensif, trouvant tout de même étrange cette gentillesse et cette insistance à m’inviter manger, moi un parfait inconnu à qui elle avait ouvert sa porte une nuit pour me venir en aide elle allait encore m’aider et aller au-delà de ce que je lui demande. Bien étrange femme que celle-ci.
Je pris donc le train le lendemain matin. Mis à part un couple baragouinant une langue qui m’est inconnue j’étais seul dans le wagon. Mes pensées vagabondaient librement, allant de la pure contemplation du paysage à une réflexion sur mes recherches qui avançaient, mais péniblement, il me manquait l’accès à certaines données pour progresser correctement, j’ignorais si quelqu’un les possédait déjà mais en attendant j’en étais réduit à les obtenir moi-même par des séries, longues et complexes, d’expériences répétitives. Enfin c’est peut-être aussi ça la science, créer ce dont on a besoin pour avancer, outils ou données diverses.
Enfin pour l’instant il me fallait récupérer ma voiture après cet étrange repas avec une inconnue et son époux encore plus inconnu. Qu’allai-je bien pourvoir dire à table ? Que dire à ce monsieur ? Comment ne pas être trop mal à l’aise et ne pas laisser s’installer un lourd silence de plomb ? Toutes ces questions me trottaient dans la tête et j’imaginais déjà la catastrophe. Je tentais aussi de m’imaginer le mari. Comment est-il physiquement ? Etait-il au courant de l’invitation lancée par sa femme ? D’ailleurs devais-je les appeler Monsieur et Madame ou Jack et Manon ?


- Bon sang qu’est-ce qui t’a pris d’accepter cette fichue invitation ?! grommelais-je.


Et puis ce couple d’étranger me tapait sur les nerfs. Et ce wagon inconfortable aux sièges largement éventrés et recousus rapidement et maladroitement à la main, cette oscillation permanente sur des voies datant d’avant guerre, ces vitres rayées. Bref j’en avais déjà assez et je n’étais pourtant même pas arrivé…
Le temps passa, lentement, mais j’arrivais enfin, ou déjà je ne sais pas. Elle était là. Elle m’attendait. Seule. Je préférais conserver le « madame ». Le voyage en voiture fut plus calme que la dernière fois, elle s’était transformée en simple maîtresse de maison, recevant avec courtoisie un de ses invités et ne posant que des questions d’une banalité affligeante. La qualité de mon voyage sur laquelle je mentis bien évidemment, mes difficultés sans voiture, et autres balivernes inintéressantes. Néanmoins son ton calme et posé, sa voix douce, son élocution parfaite et ses petites marques d’attention délicate, avaient la faculté de me détendre, de me mettre plus à l’aise et de me faire oublier ce qui me tracassait pendant le voyage. Elle m’était très sympathique et je prenais donc part à cette discussion pleine de civilité y cherchant, et y trouvant un certain réconfort. Et puis il fait avouer que les sièges de cette voiture haut de gamme sont nettement plus confortables que ceux de cet antique train.
Nous arrivâmes ainsi rapidement chez elle. Ou plutôt chez elle et son époux. Ce dernier était sur le pas de la porte pour nous accueillir. Un homme à la silhouette svelte, relativement sportif, d’un âge très proche de celui de Manon, les cheveux en broussaille, un menton qui montrait des reliquats d’une barbe mal rasée et qui donnait à sa peau un grain particulier un peu comme celui d’un cowboy dans un de ces vieux westerns. Un pantalon de toile et un polo gris clair tous les deux, relativement classes, très sobres. Il me semble que c’est là que l’on reconnaît l’élégance, dans la sobriété, pas de fanfreluches ou de fioritures, une élégante simplicité. Les mains dans les poches il nous attendait, souriant légèrement en relevant la commissure droite de sa lèvre supérieure. Là encore de la sobriété, le nécessaire rien de plus. Il fit mine d’esquisser un pas lorsque je me dirigeai vers lui, et me tendit la main droite. La poignée de main ferme, vigoureuse. Il ne me fit pas mal mais on sentait une certaine force malgré tout.


- Bonjour jeune homme. Alors comme ça c’est vous qui effrayez ma femme en pleine nuit ?
- Oui en effet, vous m’en voyez navré, je ne savais pas quoi faire et la lumière de la maison m’a semblé un salut possible.
- Mais oui bien sur, vous avez bien fait, nous aimons rendre service à autrui. Ne vous inquiétez pas, et c’est avec plaisir que nous vous recevons aujourd’hui
- Je vous remercie c’est vraiment très gentil à vous, je ne fais que vous déranger depuis le début…
- Mais non absolument pas voyons. Allez, entrez donc.

Etant donnée l’heure déjà bien avancée mes hôtes me guident immédiatement vers la table ou un apéritif est déjà servi. Je ne peux m’empêcher de penser qu’ils ont mis les petits plats dans les grands et que je suis tout de même traité avec énormément de considération. Flatté et impressionné je discutais avec eux en essayant de montrer le maximum de respect et de gratitude sans pour autant en abuser.
Malgré leurs gentillesses je ne me sentais pas très bien, peut-être l’alcool était-il plus fort qu’il n’y paraissait tout d’abord. Ma tête était un peu lourde mais cela ne m’empêchait pas vraiment de parler. Je me sentais de plus en plus à l’aise avec eux et je parlais librement de choses et d’autres. Nous en sommes naturellement arrivés à parler de ma mésaventure, de la panne soudaine de ma voiture, et de ce qui en a découlé. La discussion était vraiment très agréable, comme si nous étions amis de longue date ou du moins des collègues de bureau, quelque chose dans ce style oui, une discussion informelle et bon enfant.
Je ne sais pas ce qui m’a pris tout d’un coup, j’ai senti la chaise se dérober sous moi, comme si elle s’enfonçait dans le sol soudain devenu élastique, caoutchouteux. Je crois avoir fermé les yeux avant de voir ma tête heurter le sol, qui était loin d’être mou en réalité.
La perception du temps. C’est bien ça qui m’a manqué. Aucune idée, même vague et imprécise, du temps qui s’est écoulé entre ma chute et le moment où j’ai rouvert les yeux. Le sol était froid, métallique, tout comme les murs. Une lumière aux mêmes reflets métalliques éclairait la pièce et je ne voyais pourtant ni lampe ni fenêtre. Juste de la lumière qui éclairait cette pièce, petite cage métallique, quasi cubique, dont les côtés et la hauteur permettaient à peine que je me tienne debout, ou allongé. Cette lumière obsédante était épuisante, impossible de garder les yeux grands ouverts, impossible également de masquer la source de cette lumière, puisque j’étais bien incapable de trouver cette source. Je sais, je dois être idiot mais je me suis demandé si je n’étais pas mort, prisonnier dans une sorte de purgatoire en attendant un jugement. Cette idée bien qu’effrayante ne pu s’installer dans mon esprit, idiot peut-être mais pas complètement.


- Il y a quelqu’un ? Hé ho ! Quelqu’un m’entend ?

Pas un bruit, pas même de l’écho, juste ma propre voix. Seul dans cette pièce étrange je me demandais ce qui avait bien pu se passer, où j’étais. Je m’assis, les genoux repliés pour soutenir ma tête encore lourde. Et je me mis à réfléchir. J’étais assis à boire et en pleine discussion, je suis tombé et je me réveille ici. Il y a forcément un trou énorme entre les deux dernières étapes de mon périple improbable. Etais-je toujours dans la maison ? Dans une pièce cachée ? Où m’avait-on fait sortir de la ville ? J’avais sans doute était drogué, je n’avais pourtant rien senti, et j’avais bu si peu c’est impossible. Il fallait pourtant se rendre à l’évidence, ce repas si gracieusement offert était un piège, un obscur guet-apens qui m’avait été tendu pour je ne sais quelle raison. Pourquoi donc me faire revenir, me droguer et me cloîtrer ici ? Pourquoi ! Je sentais ma tête bouillonner, je n’étais pas encore en état de me révolter mais j’en avais bien envie. Je décidai donc d’explorer minutieusement toute la surface de ma cage, qui semblait bien uniforme, en attendant la suite des évènements, si suite il devait y avoir.


Dernière édition par le Dim 13 Nov - 16:33, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyDim 23 Oct - 15:27

Ca y est, nous l’avions fait, nous avions belle et bien séquestré notre hôte…
J’étais assise dans le fauteuil, encore essoufflée d’avoir eu à le porter jusque dans la cave. Je n’arrivais pas vraiment à me rendre compte de ce que j’avais fait ! Comment en étais-je arrivée là ?? Je regardais Jack qui faisait les cents pas, se frottant les mains, apparemment ravi ou du moins se convaincant du bien fondé de son plan.


Pourquoi ? Pourquoi est ce que je l’ai aidé à faire ça ??

A peine avais-je vu tomber mon jeune étudiant sous l’effet des drogues versées dans son verre que déjà je regrettais mon acte. Il ne méritait pas ça, il était si gentil.
Je me rappelais alors des quelques jours qui avaient suivis son départ.
Jack n’avait absolument pas cru à l’ histoire que j’avais dû improviser pour justifier mon absence , il avait remarqué la pointe d’angoisse dans ma voix, mon empressement soudain pour aller me coucher moi qui d’habitude essayais toujours de le retenir le plus longtemps possible au téléphone… Jack n’était pas dupe et je devais être bien sotte ce soir là pour penser l’avoir convaincu. Le lendemain matin, à peine m’étais-je levée que j’avais entendu sa voiture entrer dans la cour, dérapant sur les gravillons. Il en était sorti d’un pas pressé, l’air déterminé.
Il avait des cernes sous les yeux, n’était pas rasé et semblait avoir roulé toute la nuit.
Son état faisait peur à voir, en temps normal j’aurai couru l’accueillir, et me serait affairée à lui faire un solide petit déjeuner mais ce matin là, j’avais peur … Peur qu’il ait tout deviné, peur de sa réaction. Je n’ai pas bougé, l’attendant dans la cuisine. Il est entré et s’est arrêté à quelques mètres de moi, l’air sévère …


« Manon, qu’est ce qui s’est passé ?? Qu’est ce que c’est que cette histoire ?
Depuis quand tu me mens ? Pourquoi ??
Je ne te comprend pas !! Regarde moi … »


J’osai à peine relever la tête, n’osant croiser son regard …
Il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert …


« Quoique tu aies fait, dis le moi, il n’est peut être pas trop tard pour tout réparer… »

Il me releva la tête doucement et je fondis en larme, la pression était trop forte. Je ne pouvais pas garder tout ça pour moi.
Je lui ai tout raconté, tout ! De nos discussions avec Paul, jusqu'à mon arrivée à la maison avec la porte mystérieusement ouverte…
Il resta là à m’écouter, se retenant d’intervenir, mais je le sentais bouillonner…
Une fois mon récit achevé il pris une longue inspiration et soupira.
Nous étions tous les deux silencieux dans le salon, les oiseaux gazouillaient au loin, le soleil commençait à sortir en cette belle matinée d’hiver mais la tension était palpable dans cette pièce. Jack, enfin, rompit le silence. Il avait une idée, plus qu’une idée même, son plan était déjà échafaudé. Son seul but : se débarrasser de cet étudiant qui, selon lui, en savait beaucoup trop et qu’il soupçonnait même d’être à l’origine de cette intrusion chez nous.
Je n’étais pas trop en mesure de m’opposer à ses solutions que je trouvais trop radicales et devais déjà m’estimer heureuse qu’il me pardonne aussi facilement.
J’avais donc pour ordre d’inviter mon hôte à venir déjeuner et Jack se chargerait du reste.
Il avait concocté une drogue visant à l’assommer pour un temps, et avait aménagé une pièce de notre cave en cellule pour le retenir prisonnier. Le principal était tout d’abord de s’emparer de Paul et pour la suite, il aviserait m’avait-il dit…

Je fus tirée de mes pensées par des cris venant du sous-sol. Les drogues ne devaient plus faire effet et Paul avait du se réveiller, paniqué, dans cette si petite pièce.
Jack lui aussi l’avait entendu et semblait réfléchir à l’attitude à adopter ; le laisser s’égosiller et frapper contre les murs jusqu'à ce qu’il s’épuise ou descendre le voir ?
Me faisant signe de ne pas bouger, il du opter pour la première solution et je du supporter ces plaintes venant de la cave, tiraillée par l’envie de le rejoindre, le libérer et de lui demander de m’excuser…
L’après midi passa dans le silence. En fin de journée, Jack fut contraint de s’absenter pour une obligation en ville et me laissa la maison, prenant soin de m’enfermer avant et me demandant en cas de nécessité de l’appeler immédiatement.
Je regardai sa voiture disparaître derrière le portail et retournai dans le salon. Rien n’y faisait, je ne pouvais m’empêcher de penser à Paul enfermé dans cette pièce, sans avoir à manger ni à boire !


Et s'il était claustrophobe ? S’il avait fait un malaise ?

Cela faisait déjà un moment que je ne l’entendais plus.

N’y tenant plus, j’entrepris donc de descendre écouter à la porte. Jack n’en saurait rien et après tout je ne lui désobéissais pas ! Je n’irai pas le libérer, juste lui ramener un peu d’eau et m’assurer que tout aille bien ou du moins au mieux que cela puisse aller enfermé dans une pièce de 5 mètres carrés.
Je descendis prudemment dans la cave avec une bouteille d’eau, respirai profondément devant la porte de sa cellule et entrai. Il était là, allongé sur le dos, pâle …
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Rémi
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptySam 29 Oct - 23:36

Cela devait déjà faire des heures que j'étais allongé là, plongé dans cette lumière intense, épuisante. J'avais fermé les yeux mais la lumière filtrait à travers mes paupières. C'est ainsi, allongé sur le dos, les yeux clos, que je laissais mon esprit vagabonder, lui était encore libre bien que moi je sois prisonnier. Je repensais à l'accueil chaleureux qu'ils m'avaient réservé, au diner succulent qu'elle semblait avoir préparé qui m'avait alléché uniquement par les odeurs qui se dégageaient de la cuisine où j'avais pris mon petit déjeuner le lendemain de ma panne. Je repensais à ce soir là, où j'avais sonné sans me douter de ce qui se trouvait derrière cette porte. Comment se douter du contre coup de cette hospitalité si gracieusement offerte ? Je me rappelais aussi du comportement étrange de Manon dans la voiture pendant qu'elle me reconduisait à la gare. Je ne sais pas encore exactement comment, mais cela avait un rapport avec ma situation. Son goût qui s'était révélé très prononcé pour les sciences et qu'elle avait pourtant tenté de dissimuler devait avoir un rapport avec cette réaction violente qui m'a conduit ici, dans cette pièce après avoir été drogué. Mais pourquoi ? Je ne pouvais croire à la simple jalousie de Jack, pourquoi toute cette mise en scène ? Cette pièce avait-elle été construite et mise au point spécialement pour moi ? Quelle est cette drogue ? Comme ont-ils pu se la procurer si rapidement ? Je pouvais ajouter à l'étrangeté du scénario les bruits entendus lors de la nuit que j'avais passée ici, je m'étais rassuré sur le moment mais au vu de la suite des évènements ils ne peuvent plus être simplement anodins !

Il faut que tu penses à autre chose ou cette énigme va te faire exploser les méninges !

Je me mis alors à penser au trajet qui m'a ammené ici. Au copain à qui j'ai du demander de me conduire à la gare ce matin. Il ne s'inquieterait pas avant un certain temps puisque je devais revenir en voiture. D'ailleurs qui s'inquièterait ? Et puis je suis monté dans le train. Ah non avant ça j'ai acheté un croissant, un pain au chocolat et un journal, pour passer un peu le temps. D'ailleurs je ne le lis que dans le train et encore je le parcours en diagonale plus que je ne le lis. Un fait divers me revins en mémoire. Un cambrioleur à la renommée désormais internationale avait encore frappé. On avait retrouvé pour seule trace une carte de visite laissée par ses soins, marquant ainsi son forfait. La chose m'avait marqué non seulement de part l'audace qu'il faut avoir pour laisser une telle preuve mais aussi parce qu'il avait cambriolé un laboratoire extrêmement réputé. D'après le journaliste il était capable d'entrer et de sorti de n'importe où.

Voilà un talent qui me serait bien utile en ce moment ! murmurai-je
J'avais atrocement chaud. Je décidai de ne plus penser à rien et d'écarter mes membres au maximum pour ne pas me tenir chaud. Je ne pouvais absolument rien faire. Réduit à l'impuissance j'étais soumis au bon vouloir de mes geôliers si tant est qu'ils en aient. J'ai du m'endormir à cet instant, car je fus comme tiré d'une profonde léthargie par des bruits qui semblaient être des bruits de pas. J'émergeai lentement, attendant de voir ce qui allait encore m'accabler.
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyVen 11 Nov - 15:41

Il était moins une. Il avait failli tout faire échouer. Un insignifiant petit bonhomme, un de ces escrocs sans le moindre talent, sans la moindre technique. Un gros bourrin barbare, dont le mode opératoire se résumait à repérer grossièrement une maison isolée, et à y débarquer avec sa grosse camionnette d'avant guerre. S'il y avait une chose qui me dégoutait dans mon saccerdoce, c'était bien le manque totale de finesse de certains de mes collègues. Celui là laissait à disposition aux futurs enquêteurs tout un tas d'indices. Il aurait était plus discret de sa part de mettre sa carte d'identité dans la boîte à lettre avec une petite lettre: j'ai cambriolé votre maison hier soir à telle heure. Tandis qu'il s'affairait vainement sur le système de sécurité, je décidai de chasser cet intrus des lieux. Sortant de mes poches l'essentiel du matériel des "5000 expériences pour petit chimiste", je réalisai rapidement quelques petites recettes, explosifs, brume inquiètantes, petites explosions au bruit terrifiant, et un brin d'origami pour un spectacle d'ombres chinoises à la lueur de jets de lumière chimique. Je disposai tranquilement tout mon matériel tandis que le bonhomme continuait à lutter contre l'informatique. Il ne faisait réellement pas attention à moi. Une fois mon terrain de jeu installé, je rejoignis tout aussi discrétement que je l'avais quitté le sous-bois.

Que le spectacle commence, me dis-je

Saississant une brindille, je la brisai vivement. Le bruit sec du bois, annonçant le début du spectacle, attira enfin l'attention. L'homme, méfiant, ballada alors sa torche dans ma direction. La faible lueur provoqua la première batterie de noisettes qui ne manqua pas de briser l'ampoule. De nouveau plongé dans l'obscurité la plus profonde, le règne de la terreur forestière pouvait commencer. Mon premier sons et lumière aussi par ailleurs. Il y eut tout d'abord, la reconstitution du smog de la Tamise. Une oprression inquiètante se mettait doucement en place. Avec légereté les nappes de fumée dansaient au clair de lune, opacifiant peu à peu le décor, jusqu'à faire disparaître la lueur céleste. Si je contemplais mon oeuvre avec un oeil poétique, mon unique spectateur devenait acteur. Magnifique terreur qui se dessinait sur son visage. les explosions de différentes lueurs achevèrent de l'angoisser. Mais mon attaque de chauve-souris géantes de papier, le firent détaler à une vitesse impressionante.

Un record olympique en vue.

Une fois qu'il fut assez éloigné, je ramassai les quelques traces de mon intervention, Puis je m'interessai de plus prêt à l'entrée. Il avait tout explosé. Quel barbare! Je bricolai quelques instants, afin d'arranger un peu le tout. Manque de classe affligeant. Je pénétrai enfin le bâtiment, resté quelques instants inviolable face aux assauts d'un malheureux ignorant. Il suffisait de leur savoir parler à ces quelques petits appareillages. Composé d'une multitude de câbles de couleurs diverses et variées, formant un veritable feu d'artifice, il suffisait le plus souvent, d'ajouter sa petite note, une petite touche de couleur supplémentaire. Pour ma part, j'avais toujours en poche un miniscule petit cable violet, que je plaçais toujours de la même façon. Manque cruel d'imagination. Un morceau à l'entrée du circuit, un à la sortie. Un simple court circuit. Il suffisait de retirer le câble à la fin de l'opération pour réactiver le système. 30 secondes pour pénètrer, autant pour ressortir sans trace. Certains collègues aiment à défier totalement le système de sécurité, le démonter composants par composants, le comprendre. Ils perdent souvent de longues minutes voire plusieurs heures à procéder ainsi. Mais je reconnais qu'il y a là une subtilité, une finesse, une délicatesse même, totalement captivante. Mais chacun son art. Personnellement même si j'adore le simple fait de pénètrer les lieux interdits, la simple visite dudit lieu m'est encore plus agréable que le simple défi posé par la sécurité. Et cette nuit là, je ne fus réellement pas déçu. Débarquer dans l'antre d'un scientifique, tomber sur ses notes. Des tas de gribouillis le plus souvent incompréhensibles. Cependant, tout en lisant les schémas de l'invention et en reliant à ceux que j'avais dérobé, un certain malaise m'atteint.

Mon instinct semblait me prévenir d'un danger, d'une erreur à ne pas commettre

Je balayai mon regard, recherchant ce qui avait pu attirer mon inconscient sur un danger potentiel. Un bruit de porte me tira de mes pensées. Rapidement, je ressortai du labo sans y avoir déposé les documents ni ma carte. Quelque chose me disait que je devais en savoir plus avant de finaliser ce contrat. Même si c'était contraire aux règles que je m'étais fixé, je ne pouvais aller à l'encontre de cet instinct qui m'avait si souvent sorti de situation périlleuse. Tel une ombre je sortai de la maison et m'installai dans un arbre avoisinant. Un poste d'observation idéal
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Rémi
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptySam 12 Nov - 22:32

Je savais bien que j'avais entendu un bruit. Oh, pas grand chose mais cela rompait le silence qui s'était instauré une fois qu'exténué j'avais cessé de crier. Ce n'était pas un cliquetis, un simple petit glissement, un imperceptible frottement. Epuisé je restais allongé mais je sentais cette présence. Lequel des deux est-ce ? Je remuais légèrement les doigts. Un soupir. J'ai entendu un soupir. C'est Manon c'est certain. Je la vois d'ailleurs comme entourée d'un léger brouillard, j'ouvre un peu plus les yeux et je la vois penchée sur moi tendant vers mes lèvres un peu d'eau fraîche. Cela fait du bien à ma bouche pâteuse et à ma gorge sèche. Elle passe sa main sous ma tête, je me redresse légèrement, jusqu'à m'appuyé sur son genou droit, le gauche étant posé sur le sol. J'aperçois une fente sombre derrière elle, une porte. Une porte qui était demeurée invisible jusque là. Il y a tant de choses cachées dans cette maison, que cela ne m'étonnait même plus.

Paul, Paul, regardez moi.

Sa voix trahissait une émotion certaine. Incapable de réfléchir clairement, mais néanmoins conscient, je répondis.

Où suis-je ? Pourquoi ? Qui ? Pourquoi ?

Je ne pus continuer. Je toussais et elle me tendit à nouveau le verre d'eau. Je bus.Je la sentais faible, sa jambe tremblait, je me redressais donc. Assis, je reprenais mes esprits. Je réclamais encore un peu d'eau, je me sentais un peu plus d'aplomb. Il était temps pour moi de poser des questions, j'avais le droit, j'exigeais des explications.

- Pourquoi m'avoir fait ça ?! Qu'est ce que je vous ai fait ? Que pensez-vous retirer de tout ça ?!
- Du calme, du calme, je ne peux pas vous expliquer, je ne voulais pas. C'est compliqué...
- Comment ça du calme !! J'ai été drogué, enfermé ici et je devrais subir tout ça sans la moindre raison ?! Vous plaisantez j'espère !
- Je suis désolée, vraiment, je n'aurais jamais dû vous ouvrir ce soir là...
- C'est pour ça ?! C'est parce que j'ai dormi une nuit ici ?
- Non ! Enfin, si en partie, je ne peux pas ...
- Manon ! Vous me cachez des choses depuis le début ! Je peux comprendre qu'on ne livre pas ses secrets à un étranger mais on ne le kidnappe pas non plus ! Pourquoi diable m'avoir fait revenir pour me séquestrer ?
- C'est que Jack avait peur que vous, enfin que, c'est à dire que vous lui avez semblé suspect.
- Suspect ? Ne me dîtes pas que c'est par pure jalousie ? C'est démesuré !
- Non non pas du tout, aucun rapport, c'est... c'est compliqué je ne peux rien vous dire d'ailleurs je ne devrais pas être là si Jack l'apprenais...
- Enfin allez vous me dire pourquoi vous me retenez ici ? Pourquoi tous ces secrets ? Je ne sais rien et je suis pourtant la victime d'un plan machiavélique.
- Non, ne dîtes pas ça, il n'y a pas de victime.
- Pas de victime ? Et moi alors !
- Je ... Je ne voulais pas mais Jack m'a dit que c'était une précaution indispensable.
- Une précaution ! Mais qu'est ce qui peut bien nécessiter une précaution pareille ! Et cette pièce qu'est ce que c'est ? D'où sort cette drogue ? Vous avez l'habitude d'enlever des gens ?
- Non ! Je vous en ai déjà trop dit je ne devrais même pas être là. Soyez courageux, je vous en supplie pardonnez moi.
- Manon !

Elle s'éloignait déjà. Peut-être avais-je été trop brutal, j'aurais dû essayer de l'amadouer, de l'apitoyer. Comment allais-je réussir à sortir d'ici maintenant ? En la voyant tourner les talons je voyais s'enfuir mon dernier espoir. Comment pouvait-elle avoir si peu de coeur, si peu de compassion, pour me laisser là. Comment pouvait-elle supporter ça ?


Dernière édition par le Sam 19 Nov - 18:30, édité 1 fois
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Stooff
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyDim 13 Nov - 17:11

La nuit n'avait pas été des plus confortable. A califourchon sur une branche, les jambes liées par ma ceinture pour éviter toute chute, je m'étais réveillé le visage incrusté d'épines, le reste du corps badigeonné de résine et le dos brisé par une posture digne des meilleurs contorsionnistes. Enfin, je n'avais guère eut le choix pour mon perchoir, la majorité des arbres environnant la maison avait déjà perdu leurs feuilles, seuls quelques conifères offraient une couverture assez dense pour masquer ma présence. Ce ne fut pas réellement le chant délicat des oisillons qui me réveilla, mais plutôt celui d'une voiture débarquant à pleine vitesse. En guise d'arrêt, le conducteur tira violemment le frein à main. Le véhicule n'était pas encore immobilisé que déjà il en jaillissait et se précipitait vers l'intérieur. Mon regard se porta rapidement sur le toit, situé à plusieurs mètres de mon arbre. Sans perdre plus de temps, je remettais ma ceinture à mon pantalon, et, prenant une grande inspiration, je m'élançai vers la maison. Quelques secondes plus tard j'atterissai à proximité du vélux que j'avais remarqué. Ne voulant pas briser la branche qui m'avait servit de tremplin, je ne m'étais pas approché de son extrêmité. Précaution qui avait faillit me valoir une monstrueuse gamelle.

Un brin de chance est toujours utile.

A peine entré, j'entendis deux voix. Ça ressemblait fort à une dispute. Un homme, certainement la trentaine passée et une femme vraisemblablement plus jeune. Je descendais les escaliers pour rejoindre le rez-de-chaussée et m'approchait à pas de loup pour entendre la conversation. L'homme faisait peur à voir, mal rasé, les yeux explosés par un manque évident de sommeil, il avait l'air de forte méchante humeur. La femme quand à elle avait peur. Elle n'osait faire face à son interlocuteur.

« Manon, qu’est ce qui s’est passé ?? Qu’est ce que c’est que cette histoire ?
Depuis quand tu me mens ? Pourquoi ??
Je ne te comprend pas !! Regarde moi …Quoique tu aies fait, dis le moi, il n’est peut être pas trop tard pour tout réparer…»


La femme fondit en larme, et dans des sanglots rendant presque incompréhensible son récit, elle lui raconta qu'un jeune homme en panne de voiture lui avait demandé l'hospitalité, que la machine avait eut un râté mais qu'elle avait tout de même réussi à la réparer mais que le jeune homme, un dénommé Paul avait peut être vu ou entendu quelque chose, le lendemain matin,elle l'avait ramené à la gare, puis ne résistant pas à la tentation, elle avait passé la journée à faire du shopping. Quand elle était rentrée, les traces d'un cambrioleur jalonnaient la maison. Cambrioleur que j'avais moi même éloigné. Je ne comprenais vraiment rien à cette histoire de machine et de jeune homme en panne. L'homme par contre, Jack, semblait fou furieux. Après être resté un instant silencieux, il décréta tout simplement qu'il fallait ce débarrasser de Paul. Je fus un instant perplexe. Les scientifiques étaient ils réellement comme ceux des cartoons: de dangereux psychopathes? Me sentant en partie responsable (j'aurai dû refermer la porte d'entrée), je décidai de rester pour porter secours à ce jeune étudiant en temps voulu.

Tandis que le jour, Jack s'affairait soit devant son étrange machine, soit dans sa cave concoctant une espèce de cellule, de mon côté, je mettais la nuit à profit pour truffer la maison de caméras et de micros. Je pouvais ainsi suivre en temps réel chacun de leur mouvement. Et puis je pourrai certainement revendre le concept pour une émission de téléréalité: "Gentleman cambrioleur vs Docteur Psychopathe". Je continuais aussi à étudier les notes dans son labo. J'avais l'impression d'être James Bond infiltré dans un camp militaire Sibérien en pleine guerre froide. Le smocking et l'arme en moins, mais avec autant de flegme...et puis James Bond gagne tout le temps à la fin. Le jour J arriva enfin. Tôt le matin, la jeune femme, Manon, partit chercher l'étudiant à la gare, Jack vérifiait une dernière fois l'efficacité de sa drogue sur quelques souris de laboratoire et la structure de sa cellule. Puis il prépara le buffet, rien ne devait attirer la suspicion de son invité. La voiture arriva enfin, il sortit le plus naturellement possible. Rien sur son visage ne trahissait son plan machiavélique. Rien ne trahissait ma présence...Et cela provoquait en moi un agréable sentiment. Docteur Maboul allait avoir de vilaines surpises.

Son plan se déroula à merveille. Le jeune homme ne se doutant de rien, gouta au cocktail qu'on lui proposait. Puis ses jambes le lâchèrent et il sombra dans l'inconscience. Nos deux apprentis malfrats le descendirent ensuite à la cave. La femme ne semblait pas à l'aise, Jack quant à lui avait la conscience tranquille. Quelques heures après, Paul se réveilla, d'abord calme il examina sa cage, puis il tambourrina et cria au secours.


"Du calme petit père, tonton Ka'alu veille sur toi"

Jack quitta la maison dans l'après midi, prenant soin d'enfermer sa femme à l'interieur. Délicate attention. Celle-ci, comme je l'avais prévue, ne put s'empêcher de rendre visite à leur prisonnier. Si l'homme était sans scrupule, elle avait bien meilleure fond. Cela ne correspondait pas à quelque chose de normal pour elle. Cependant, elle n'osait s'opposer au docteur Maboul. Il avait sur elle une influence....néfaste. Je me pris à penser que j'avais deux sauvetages à faire ici et non un. Tandis qu'elle descendait je sortis de ma cachette et la suivis, bien déterminé à la raisonner. Etant trop loin pour entendre ce qu'elle disait au jeune Paul, je la vis seulement ressortir quelques minutes plus tard. Je mis alors mon plan à éxécution...
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Rémi
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptySam 19 Nov - 18:15

Je n’avais rien entendu. Je m’étais sans doute assoupi après la visite de ma geôlière. Quoiqu’il en soit rien n’avait mis mes sens en éveil. Cela explique sans doute une partie de ma peur, la surprise est toujours effrayante. Il n’y avait eu aucun bruit mais désormais je le voyais. Il était là, me tournant le dos, les bras levés, face au mur. Malgré mes muscles engourdis et ma tête bourdonnant, je me levai d’un bond. Je reculais et me retrouvais rapidement dos au mur. Il se retourna, mit quelque chose dans sa poche, me souris.

- Ça y est vous êtes réveillé. On va pouvoir y aller.
- Mais… Mais qui êtes-vous ? Comment êtes-vous entré ? Qu’est-ce que vous faîtes ici ?
- Du calme mon grand je vais t’expliquer si tu veux mais ne fais pas de bruit.

Il s’approchait de moi. L’angoisse montait en moi. Et s’il avait été engagé par Jack pour me faire disparaître ? Cela expliquerait tout, la façon dont il était entré, pourquoi il était là et pourquoi ni Jack ni Manon ne se sont manifestés.

- N’approchez pas ! Je vous préviens je saurais me défendre.
- Je suis là pour ça justement. Te défendre, te sortir d’ici.
- Quoi ? Mais … mais je n’y comprends rien ! Qui êtes-vous ?!
- Ce soir je suis Syon Ka'alu, à ton service.
- Syon Ka'alu ? Ça me dit quelque chose.
- Le voleur…
- Oui ! C’est ça ! J’ai lu un article sur un casse dans un laboratoire aux Etats-Unis. Mais ça ne peut pas être vous ! Qu’est-ce que vous feriez ici ?
- Hum… L’histoire est un peu compliquée…
- Je crois que j’ai bien le droit à quelques explications non ? Je veux savoir dans quoi je me suis fait embarquer de force.
- Très bien, mais ne faîtes pas de bruit, pour ne pas attirer votre hôtesse.
- Et vous restez à distance !
- Rassure toi je ne suis pas là pour te faire du mal voyons. Voilà donc un résumé de l’embrouillamini dont tu es une pièce bien malgré toi…

Et il se lança dans un récit, d’un ton calme, détaché comme si tout cela lui paraissait normal. Je sentais pourtant qu’il restait, même pour lui des points d’ombre. Il m’expliqua comment il avait été contacté par Jack. Les consignes passées via des téléphones portables détruits immédiatement après usage et dont les communications étaient relayées par des dizaines de satellites. Il me raconta aussi, avec beaucoup de fierté, ce vol, majestueux il faut bien le dire, dans ce laboratoire aux recherches confidentielles. Comment, venant remettre l’objet du larcin à son commanditaire il avait fuir un « malfaiteur grossier et pataud», selon ses propres dires. Il me raconta aussi le retour précipité d’un Jack apeuré par ma venue impromptue, méfiance démesurée qui m’avait valu de me faire cordialement invité à ce repas-embuscade. Il me décrit aussi comment pendant quelques nuits consécutives il s’était introduit dans la maison, la truffant de micros et de caméras en tout genre. A ce moment de son récit il sortit l’objet qu’il avait enfoui dans sa poche tout à l’heure. C’était une minuscule caméra basée sur le principe de la fibre optique. Un minuscule capteur vidéo comme on en trouve dans les fibroscopes médicaux capturent une image et l’envoient à un émetteur radio qu’il était parvenu à dissimuler derrière la paroi pendant la construction de cette cellule. Il me dit que c’était un bon système soit pour une telle surveillance, très pratique lors du repérage d’un lieu ou alors pendant un vol pour ne pas avoir de mauvaise surprise de l’autre côté d’une porte. Il avait néanmoins dû le modifier légèrement pour augmenter la portée de l’émetteur radio et son autonomie. Il était assez fier de la prouesse technique mais sans plus, ce n’était pour lui qu’un outil parmi d’autre. Mais en bon conteur qu’il était il avait gardé la partie la plus captivante de son histoire pour la fin. Je ne sais pas trop pourquoi mais j’étais plutôt rassuré par ce récit somme toute assez incroyable, pour ne pas dire complètement inimaginable. Pourquoi m’inspirait-il tant confiance ? Je ne saurais le dire mais il émanait de lui un calme et une confiance en soit qui m’apaisaient. Je lui faisais confiance, j’étais désormais certain qu’il allait pouvoir me sortir de là, alors même que je ne savais pas grand-chose de lui. Après une petite pause pour s’assurer que j’allais bien et que j’étais désormais prêt à le croire il reprit en augmentant son débit. Il me dit que pendant les nuits passées dans la maison. Il avait découvert un laboratoire caché dans la maison. Tout s’éclaira alors en moi. C’était donc ça leur secret. Cela expliquait pas mal de choses. La réaction de Manon dans la voiture à propos de la science et peut-être même les bruits étranges pendant la nuit, et puis cela donnait un motif à mon enlèvement. Il me dit avoir compulsé les notes prises par nos deux scientifiques et que ce qu’il y avait découvert lui avait paru suspect et l’avait poussé à ne pas remettre comme prévu le « colis » récupéré dans le laboratoire américain. Il m’avoua qu’il n’avait pas tout saisi, le niveau scientifique dépassant le sien mais cela ne lui inspirait pas confiance. Il avait en revanche remarqué que les notes de Manon ne lui donnaient pas ce même sentiment, elle ne paraissait pas voir ou du moins ne pas prêter attention au côté presque « maléfique » de leurs travaux. Cela confirmait son impression selon laquelle elle était sous l’emprise de Jack et qu’elle n’avait pas conscience de sa machination. Tout cela je dois le dire m’avait abasourdi. Je ne pouvais en entendre davantage. En une nuit ma vie venait de basculer, je n’avais qu’une hâte, sortir d’ici et ne plus entendre parler de tout cela. Je voulais oublier, oublier rapidement ces deux scientifiques concoctant je ne sais qu’elle invention dans un laboratoire perdu au milieu de la campagne. Il était là à me regarder, assis en tailleur, les mains sur les genoux, le visage inexpressif, pas un muscle ne semblait être contracté. Je n’en pouvais plus, tout cela me dépassait.

- Pensez-vous pouvoir me sortir d’ici ?
- Oui, j’en suis sur.
- Tant mieux, je n’ai qu’une envie c’est de fuir cette maison et de tout oublier, je ne veux plus entendre parler de cette histoire de cinglés.
- Ça par contre c’est une autre histoire et je ne pense pas que ce soit dans mes cordes.
- Comment ça une autre histoire ? Vous venez de dire…
- Je viens de dire que je peux te faire sortir de cet endroit. Pas que je pouvais te sortir de cette histoire.
- Mais…
- Réfléchi un peu enfin ! Tu crois peut-être que ce Jack va te laisser t’en tirer comme ça ? Et au vu de son laboratoire, et à moins qu’il n’ait gagné à la loterie il doit être financé par quelqu’un de très puissant. C’est à lui qu’il devra rendre compte de ta disparition, et à mon avis leur échapper sera bien plus difficile que de sortir d’ici. Alors oui tu vas pouvoir t’échapper de cette cellule high-tech mais non tu ne seras pas tiré d’affaire pour autant. Tu y es jusqu’au cou.

Il guettait ma réaction. Je restais interloqué. Que dire ? Ma vie venait-elle de basculer à ce point ? Comment était-ce possible ? Qu’est-ce que j’allais devenir ? Ma famille, mes amis, étaient désormais ceux d’un pauvre étudiant poursuivi par un scientifique au service de je ne sais quel riche et sans doute peu aimable individu. Toute mon inquiétude devait se lire sur mon visage car il reprit la parole.

- Ça va aller gamin ? Je me doute que ce n’est pas facile à encaisser. Ta vie va changer et tu n’y peux rien. Il va te falloir t’y habituer et ce ne sera pas facile crois moi, mais je t’aiderai de mon mieux crois moi tu n’es pas seul.
- Mais pourquoi faîtes-vous cela ?
- Aucune idée. C’est comme ça c’est tout, ne pose pas trop de question. De toutes façons nous n’avons plus le temps, nous avons déjà trop discuté, il faut s’en aller maintenant, avant le retour de l’autre dingue.
- J’ai encore une question. Que fait-on pour Manon ?
- Comment ça que fait-on pour Manon ?
- Et bien si elle n’est que manipulée par Jack il ne faut pas la laisser ici, elle aussi est en danger, on ne peut pas l’abandonner dans cette sombre affaire.
- Oui, ca se défend. Je n’avais pas prévu ça…Bon je vais voir ce qu’on peut faire. Mais tu vas devoir faire exactement ce que je te dis, sans poser de question. Compris ?
- D’accord.

Je venais de remettre mon sort entre les mains d’un inconnu, et d’un hors la loi qui plus est. Mais après tout qu’avais-je à perdre ?

- Rallonge toi par terre, compte jusqu’à 30 et crie pour l’appeler.

Après ces directives il sortit. Je m’exécutais me demandant malgré tout ce qu’il mijotait. Au bout du décompte je hurlais, cherchant par tous les moyens à l’attirer, je me plaignis d’une brulure aux yeux, j’étais sûr qu’elle s’inquièterait. Je ne me suis pas trompé. Quelques instants plus tard j’entendais à nouveau ce glissement, et elle était là. Je continuais à me tordre de douleur pour ne pas éveiller ses soupçons. Affolée elle se précipita vers moi, cherchant à m’immobiliser la tête. Encore une fois je n’ai rien entendu. Et elle s’est écroulée sur moi. Je le soulevai pour me relever et contempler son corps inerte sur le sol.


- Allez viens aide moi à la porter.
- Mais qu’est ce que vous lui avez fait ?
- Ce n’est que temporaire rassure toi, une petite décharge électrique qui la tétanise elle va se réveiller. C’est d’ailleurs pour ça qu’on doit se dépêcher. Porte la jusqu’à la porte d’entrée j’arrive je vais récupérer mon matériel.

Encore abasourdi je la soulevais l’appuyai sur mon épaule et suivit Syon Ka’alu jusqu’à l’escalier menant au rez-de-chaussée. Je trouvais alors facilement la porte et attendis.
Il réapparut quelques instants plus tard. Et nous nous engouffrâmes au dehors. Je venais d’échapper à une prison pour me jeter dans une vie de fugitif avec ma geôlière. Drôle d’aventure. Et je ne savais pas encore grand chose de l’invention qui m’avait valu d’être séquestré. Je ne savais pas non plus ce qu’il allait advenir de moi et de Manon. Je n’avais pas la moindre idée de l’endroit où je serai ce soir. Je ne pouvais deviner non plus comment un voleur de haut vol aller pouvoir m’aider. Bref en ouvrant la porte de cette maison où j’avais cherché refuge je me jetais dans l’inconnu le plus complet. Mais je savais une chose, c’est que je n’aurais de repos que lorsque je saurais le fin mot de cette histoire et que ceux qui m’ont plongé dans cet abîme auront payé.
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Stef
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyDim 20 Nov - 16:48

Je remontais les escaliers, encore secouée de ma visite à notre prisonnier

Quelle sotte !! A quoi t’attendais-tu ?
A ce qu’il te sautes au cou pour lui avoir apporté un peu d’eau ?
Mais voyons, c’est toi même qui lui a tendu ce piège ! C’est par ta faute si il se trouves là, dans cette cellule, à bout de force !


Je ne cessais de culpabiliser mais ne voyais pas de moyen pour le sortir de là ! Jack n’accepterait jamais de le libérer ! Je tournais en rond, me rongeant les sangs ! Il était en colère et cela se comprenait !

Et si je retournais le voir et lui expliquais tout ?
Peut être qu’il comprendrait mon acte ?
Mais non, bien sur qu’il ne comprendrait pas ! Je ne comprenais pas moi même pourquoi j’avais fait ça !


J’avais des haut-le-cœur, le savoir enfermé me rendais malade ! Je décidais donc d’essayer d’améliorer au maximum son « séjour », projetant de lui amener couverture, nourriture voir même lecture, cela paraissait bien futile et ne suffirait pas à me faire pardonner mais c’était la seule chose que je pouvais faire sans risquer d’éveiller l’attention de Jack !

Des cris étouffés me tirèrent de mes pensées.


Mon dieu, c’est lui, c’est lui !!!

Un rapide coup d’œil dans la cour pour vérifiait que Jack ne rentrait pas tout de suite et je me précipitais vers la porte du sous-sol. A peine était-elle ouverte que les cris s’intensifièrent, sous la panique, je ne pris même pas le temps d’allumer la lumière et dévalais les escaliers de la cave 4 à 4.
Il criait, il criait …
Peut être faisait- il une crise, il semblait s’agitait dans tous les sens.

Ces escaliers paraissaient interminable, la clé dans la main je tentais de me souvenir des gestes des premiers secours que j’avais appris il y a bien longtemps. Je fis coulisser la porte le plus rapidement possible et me figeai 1/10ième de seconde sur le seuil, horrifiée, il se tordait de douleur. Je me précipitais alors sur lui, les mains tremblantes, ne sachant que faire pour le calmer, quand soudain mon corps entier se raidit et je me sentis tomber comme une masse puis ce fut le trou noir…


Lorsque je repris péniblement connaissance, j’avais un mal de tête affreux et je sentais le sol trembler. Je rouvris alors péniblement les yeux pour me retrouver dans la pénombre. Ma vue s’adaptant progressivement à l’obscurité, je me rendis compte que j’étais sur un matelas, à même le sol et que ces tremblements n’étaient autre que ceux de la camionnette dans laquelle je me trouvais. Prise de panique et ne comprenant rien à ce cauchemar je me redressai d’un bond lorsqu’un homme resté dans l’ombre jusque la me pris par les épaules et tenta de me calmer.
Je reconnut tout de suite la voix de mon jeune hôte, et aussi étrange que cela puisse paraître, je me sentis rassuré par sa présence. Il me parla avec douceur, m’expliquant ce qui lui était arrivé, me parlant d’un dénommé Syon Ka'alu que nous avions engagé Jack et moi, de son évasion… Ma tête bourdonnait encore et je ne comprenais pas tout


« - Mais pourquoi m’avoir emmenez avec vous ?
Que me voulez-vous ? »


Il répondait à cela de manière évasive, me parlant de Jack, de l’influence qu’il avait sur moi, de ses projets cachés… J’étais encore trop faible pour répliquer de manière convaincante et Paul me conseilla de me reposer, et d’en reparler une fois arrivés .

Arrivés où ?

Lui même ne le savait pas, malgré son air rassurant, il semblait aussi déboussolé que moi et je me sentais moins seule. Il y a quelques heures à peine il était enfermé dans mon sous–sol et voilà que maintenant nous étions tous les deux à l’arrière d’une camionnette piloté par un illustre inconnu et nous dirigeant vers je ne sais quel repère secret ! Il n’était maintenant plus question de kidnappeur ou de prisonnier entre nous, nous étions tout deux logés à la même enseigne et cela, malgré les circonstances, me réconfortait.

L’intérieur de la camionnette nous disait long sur notre « chauffeur » qui semblait être tout sauf un débutant, des diodes brillées de toute part, tout un pan de notre cellule était recouvert d’un tableau électronique digne d’un cockpit de pilote de ligne , dans un autre coin, on distinguait des casques et des écrans de surveillance et à l’opposé une armoire vitrée remplit de fiole aux couleurs plus étranges les une que les autres. On se serait crut dans un de ces films d’agent secret à la mode et cela ne faisait qu’accentuer notre curiosité.

Notre véhicule qui roulait jusque la à vive allure sembla ralentit pour finalement s’arrêter. La trappe séparant le chauffeur de son chargement s’ouvrit alors et nous vîmes le visage rayonnement de notre cambrioleur que toute cette aventure semblait follement amusé.


« Bonjour! Paul, ça va ? Pas trop à l’étroit dans tout ce bric à brac ?
Tu m’excusera je n’avais pas prévu d’avoir de passagers alors niveau confort, ça ne doit pas être le top! Notre charmante invitée s’est-elle réveillée ? »


Paul acquiesça et je me relevai légèrement.

« Ahh, la voilà !! Bonjour Manon ! J’espère que vous me pardonnerez pour la manière peu chevaleresque avec laquelle je vous ai amenez jusqu’ici mais nous manquions de temps et cela me paraissait être le moyen le plus efficace ! Ne vous inquiétez pas, je ne vous retiens pas prisonnière et vous expliquerez tout une fois installé dans ma modeste demeure !
En attendant, je vais reprendre un peu d’essence et nous repartons !
Si vous avez une petite faim ou une quelconque envie, n’hésitez pas, dans le coin à gauche, un petit frigidaire avec de quoi tenir jusqu'à notre arrivé.
Vous comprendrez que je ne peux pas trop vous laissez vous dégourdir les jambes, j’ai comme principe de ne jamais ouvrir ma fourgonnette en publique mais n’ayez crainte, nous somme proche de notre destination ! Si il y a un problème, frappez trois coups contre la paroi, mais assez fort, je mets toujours la radio à fond ! »
et il s’éclipsa dans un sourire.

Sa désinvolture et son enthousiasme nous rassurèrent tous les deux, il semblait maître de la situation et ne comptait pas nous faire de mal !

Il revenut quelques minutes après, nous roulâmes encore à bonne allure une vingtaine de minutes avant d’emprunter des chemins de plus en plus cahoteux pour finalement s’arrêter dans une cour de gravier.


« Terminuuuuuus , tout le monde descend »

La double porte de la camionnette s’ouvrit et nous en descendîmes dans la fraîcheur de cette fin de journée…
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Stooff
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyDim 27 Nov - 21:38

Dans quelle galère m'étais-je fourré?

Tandis que je rentrais chez moi au volant de mon antique camionnette, avec un remake de l'arroseur-arrosé à l'arrière, je réfléchissai à mon devenir.

Ta vie va changer et tu n'y peux rien

Voilà les quelques mots que j'avais prononcé à Paul. Sa vie, mais pas seulement la sienne. Celle de Manon ainsi que la mienne serait totalement bouleversée. Même si pour Manon il restait un simulacre de choix, je savais qu'elle nous accompagnerai. Mais pour aller où? Jusque chez moi dans un premier temps, mais après?

En proposant mon aide à Paul, je sentai que je m'étais embarqué sur un chemin sinueux couvert de difficultés et de nids de poules, un long tunnel d'une obscurité renforcée par une brume épaisse, un aller simple sans retour...Nous n'avions que quelques années de diffèrence. Deux ou trois peut être. Mais nos chemins étaient radicalement diffèrents. Cette route qui s'annonçait devant nous, il ne pouvait la franchir seul...et la sympathie que j'avais pour lui, me poussé à lui ouvrir la voie. Et à la reflexion, je n'avais jamais aimé les lignes droites, les obstacles n'étaient ils pas fait pour être surmonté? L'obsucurité n'existait elle pas que comme opposition de la lumière. Et pourquoi revenir? Il suffisait de construire son propre chemin. A vrai dire, je n'avais jamais suivi de route. Que le chemin soit sinueux ou pas, brumeux ou pas, je lui taillerai sa route. Je sentai qu'il pouvait nous mener loin...là où aucun cambriolage ne pouvait mener...Et puis j'avais un petit compte à rendre à ce Jack...Le nom de Syon Ka'alu ne devait être associer à une volonté de nuire.


Mon pauvre Jack, tonton Ka'alu va te donner une leçon de vie, qui que tu sois, quoi que tu sois, quelle que soit ta magouille, tes supérieurs...

Je parti dans un grand rire. Oui, une leçon de vie.

Je m'arretai quelques instants pour prendre des nouvelles de mes passagers mais aussi pour refaire le plein de ma camionette. J'en étais assez fier. De longue nuit pour mettre le moteur au point, une nouvelle sorte de moteur hybride, un électrique-gaz. Adieu pétrole, adieu pollution adieu guerre en irak pour un p'tit barril. Et puis les quelques plaques solaires disposées sur le toit permettaient d'alimenter en courant le petit mobilier. Des mini éoliennes situé du côté interne des roues, permettaient elles aussi une petite production énergétique supplémentaire. Enfin c'était surtout assez marrant à construire. Bon l'intérieur était un foutoir impressionnant, un étalement de pièces constituant des projets jamais achevé, mais c'est ce qui faisait son charme aussi.

Nous arrivâmes enfin chez moi, je descendis et les fit sortir.

L’obscurité qui régnait dans le parking souterrain les fît frissonner un instant.


« -On regagne le plancher des vaches et la clarté de la lune dans un seconde. »

Je refermai la porte derrière eux, et leur expliquais que je la garais souvent là, à l’abri des regards. Ils semblaient captivés par l'accumulation de matériel à l'arrière de la camionnette. Je voyais déjà dans leur regard qu'ils me considéraient comme une espèce d'espion international, un de ces agents doubles, si ce n'est triples. Comme dans ces films, où la journée la plus anodine commence par une explosion, une menace interplanétaire, une autre explosion encore plus impressionnante... Avec deux demoiselles fort charmantes séduites rapidement par le héros, dont une qui n'est autre que l'organisatrice du complot mais qui se fait abattre pour la deuxième qui a un charme plus classique et qui permet au héros de rentrer chez lui vers 18h30 comme tous les autres employés de banque, le devoir accompli. Je souriais intérieurement à cette idée.

"Les diodes c'est juste un essai de guirlande de noël...Et...le reste,... c'est des petits ennuis avec mes PC...le problème avec les portables, c'est que quand ça plante, on ne se rend compte des dégâts que va provoquer l'impact sur le mur qu'une fois que ledit portable a entamé son vol plané"

La première phrase avait contribué à les détendre. Je faisais mon possible pour les rassurer. Et ma nature profonde résidait dans l’optimisme et la joie de vivre. Je ne pouvais m’en empêcher. Nous débouchâmes à la surface. Je les vis être surpris. Ils ne s’attendaient certainement pas à ce retrouver devant ce genre de building.
« -Vous habitez ici ?, me demanda Paul incrédule
-Ouep
-Mais Syon Ka’alu n’est-il pas censé être le Robin des bois des temps modernes ? s’étonna Manon
-Syon Ka’alu oui. Mais l’héritier de cette entreprise, se contente d’axer ses actions dans le pharmaceutique, l’alimentaire et l’environnement...
-Vous voulez dire que vous dirigez tout ça ?
-Absolument pas. J’ai juste un petit poste. Mais le patron est un ami, un ancien camarade classe. Il m’a pistonné pour avoir le travail, et m’a filé un quart d’étage en guise de lieu de résidence.
-Et il sait que vous êtes le plus célèbre des cambrioleurs ?
-Non, il n’y a que vous deux à être au courant
-Et je suppose que vous habitez au dernier étage de cette tour
-Absolument pas. Il y a trente étage, j’ai une partie du vingtième. C’est plus dur de débarquer en plein milieu d’une tour sans se faire remarquer.»

Quelques minutes plus tard, nous débarquions dans mon appartement. Ils furent étourdi par la luxuriante végétation. Tandis que je me dirigeais vers la cuisine pour nourrir le chat, Paul m’interrogea.

« -C’est étrange, je pensais que votre appartement serait bourré de système de sécurité.
-Il n’y a rien à voler ici, souriais-je en retour à sa question. Et puis, si vous observez bien, vous avez une multitude de capteur à vos côtés, aussi bien tactiles que photorécepteurs et j’en passe. Regardez ces sensitives, un simple souffle suffit à les refermer. Ça passe tout simplement par une variation d’état de turgescence avec quelques communications chimiques. Si on place le bon détecteur au bon endroit, on peut savoir qui respire où. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Personne ne fait réellement attention aux plantes, au contraire, on aurait plutôt tendance à se cacher derrière.
-C’est ingénieux comme système, et pour le moins original concéda Manon.
-C’est mon autre passion. Et puis ça peut être une source d’énergie formidable. Le pc que vous voyez là-bas tourne à la photosynthèse d’épinard. Il y a quelques années encore, on ne pouvait fournir que 30% de l’énergie nécessaire à son fonctionnement, mais là, en diversifiant les espèces et les modes de culture le problème est totalement résolu…sauf la nuit bien entendu »

Nous continuâmes à discuter ainsi encore ainsi un petit moment, puis nous partîmes nous coucher, résolus à avoir une grande conversation le lendemain.
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Rémi
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyDim 22 Jan - 0:05

J’étais ébahi, époustouflé. Je crois pouvoir en dire autant de Manon. Nous avions été subjugués par la camionnette au matériel digne des films d’espionnage, impressionnés par la tour il occupe la moitié d’un étage, si ce n’est plus, mais son appartement était lui aussi source d’étonnements à la moindre occasion, mais d’étonnements bien différents au début. En effet après le métal de la camionnette et de son électronique nous voila plongés dans un monde de verdure. Je dois avouer que ma fibre profonde de biologiste vibrait en apercevant cette végétation qui semblait s’être emparée de chaque pièce. C’est un peu l’appartement que j’aurais voulu avoir mais dont j’ai du me résoudre à abandonner ne serait-ce que l’idée. Trop compliqué, trop coûteux aussi. Et puis ces tables entières couvertes de matériel, informatique, électronique, et même d’un bazar innommable que je me gardais bien de juger en repensant à mon laboratoire. D’ailleurs tout cela me donnait envie de science. Cette envie fut exacerbée lorsqu’il m’expliqua qu’il utilisait des sensitives pour détecter une présence dans son appartement. Ce n’était sans doute pas le seul dispositif mais l’enregistrement de courants électriques, source intarissable de données en neurophysiologie, était un moyen particulièrement élégant et je sus dès ce moment que j’aillais aimer être ici dans ce bouillon sans cesse en effervescence, parmi des cerveaux géniaux. Nous allions pouvoir faire de grandes choses. Je me surpris à rêver aux possibilités offertes par cette nouvelle vie. Et c’est là que je me suis souvenu pourquoi j’étais ici. Mes pensées s’assombrirent à nouveau. Je ne pouvais m’empêcher de repenser à cette pièce dans laquelle j’avais été enfermé. Je crois que tout cela devait se lire sur mon visage car Manon s’approcha de moi.

- Je… Je ne sais pas quoi dire. Je suis vraiment navrée que vous ayez subi tout ça, cela n’aurait jamais dû se produire.
- Je me demande si je dois vous en vouloir de m’avoir ainsi trahi et d’avoir abusé de ma confiance pour me faire tomber dans ce piège insensé, ou si je dois chercher à comprendre pourquoi ma visite a déclenché tout ça.
- Je ne voulais, c’est vrai, mais Jack était si furieux lorsqu’il a appris votre visite, je ne savais pas quoi faire.
- Pourquoi avoir obéit ainsi ? Sans vous il ne pouvait me joindre, et jamais je n’aurais été mêlé à ça, d’autant plus que je ne sais même pas ce que c’est « ça » !
- Je sais, je sais, je suis désolée.

Elle fondit en larmes. Je ne doutais plus de sa sincérité ou alors elle était très bonne actrice, mais je ne le croyais pas et je n’en voyais de toutes façons, pas l’intérêt. Après avoir repousse un tapis de vêtements chiffonnés je la fis asseoir sur le canapé. Je la consolais du mieux que je pouvais ce qui n’était pas grand-chose étant mon peu d’habileté dans ce domaine je dois le reconnaître. Une fois ressaisie elle voulut tout nous expliquer. Syon Ka’alu l’interrompit :

- Avant tout il faut que vous soyez consciente que l’on vous a emmené de force pour vous laisser le choix de repartir ou non chez vous, de nous suivre nous ou Jack. Vous n’êtes absolument pas contrainte, libre à vous de repartir dès maintenant.
- Que les choses soient claires. Je ne veux plus jamais collaborer à stratagème tel que celui qu’a mis en place Jack. Et s’il a fait une chose pareille c’est qu’il me cache quelque chose que je commence à peine à soupçonner et que je n’aime absolument pas. Je veux savoir ce que c’est et je veux poursuivre mon travail pour les buts qui m’ont poussé à l’entamer. Voilà ce que je veux et ça je ne pourrais pas l’obtenir en retournant auprès de Jack, donc je reste ici, si vous voulez bien de moi après tout ce que j’ai fait.
- C’est entendu vous restez ici, nous allons faire un peu de shopping pour vous installer confortablement tous les deux, et puis ça vous changera les idées.

Je ne sais pas si ça nous a changé les idées mais de toute façon il fallait bien en passer par là. Je n’avais pas prévu de tout abandonner, Manon non plus d’ailleurs, et il fallait donc acheter les choses les plus indispensables. Des vêtements aux ustensiles de toilettes en passant par des couvertures il nous fallait nous préparer à vivre chez Syon Ka’alu un certain temps. Il insista même pour payer, par raison de sécurité selon lui. Certes tout cela nous rappelait que nous avions tout quitté mais c’était aussi le signe d’une renaissance, de la formation d’une équipe unie dans l’adversité, et cela c’était réconfortant. Je crois même avoir surpris Manon s’amusant dans les rayons, elle n’avait pas fait de shopping depuis longtemps et elle se retrouvait presque comme une enfant essayant des vêtements discutant des couleurs et des motifs. On la sentait plus légère et plus détendue, ça aussi me faisait plaisir, je n’étais pas certain que cette allégresse perdurerait mais au moins ce fut un moment agréable pour nous trois où nous pûmes faire davantage connaissance.
Pendant que Manon était dans une cabine d’essayage Syon Ka’alu me prit à part et, l’air de rien me dit :


- Il va nous falloir lui demander de plus amples détails sur cette machine, je ne suis pas capable d’en comprendre tous les tenants et aboutissants.
- Oui je sais. Mais peut-être nous faut-il lui laisser un peu de temps pour s’habituer à ce qui va être sa nouvelle vie.
- Oui, sans doute mais on ne peut pas se permettre de prendre trop de retard sur Jack et ses potentiels acolytes et employeurs. Peut-être pourriez-vous jeter un coup d’œil aux quelques documents que j’ai récupéré…
- Mais, je ne suis sans doute pas assez qualifié pour ça, la physique et moi…
- Il s’agit d’interactions avec l’activité électrique du cerveau.
- Pardon ?
- C’est ce que j’en ai compris et c’est aussi ce qui explique qu’ils aient un petit élevage de souris et de cobayes au deuxième sous-sol.
- Mais qu’est ce qu’ils essayaient de faire ?
- Je n’en sais trop rien et c’est ce que nous devons essayer de découvrir. Si tu veux laisser Manon en dehors de ça pendant quelques temps d’accord mais avançons de notre côté. Pour ma part je vais tenter de trouver des connexions entre Jack et des gens qu’il ne devrait pas connaître.
- Très bien accordons une semaine avant de reparler de tout ça avec Manon. Tu es d’accord ?
- Oui très bien. La voilà. Elle est sublime tu ne trouves pas ?
- Je ne sais pas.
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Stef
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MessageSujet: Re: Par une froide nuit d'hiver...   Par une froide nuit d'hiver... EmptyVen 27 Jan - 3:28

Je n’aurai su décrire l’état dans lequel j’étais. Une certaine allégresse m’avait envahie l’après-midi même, papillonnant de rayons en rayons dans les magasins ...
Je n’arrivais pas à m’imaginer que j’avais belle et bien abandonné - ou devrais-je plutôt dire fuit - Jack , que rien ne sera plus jamais comme avant… En faisant ce choix de rester auprès de Paul et Syon je faisais aussi celui de ne plus jamais revenir chez moi, de tirer un trait sur mon laboratoire et tous mes travaux en cours mais j’avais la volonté de tout reconstruire ailleurs mais cette fois sans Jack. Je voulais diriger pleinement mes recherches, maîtriser parfaitement les différentes expériences et savoir exactement dans quel but je les faisais. Ces derniers temps, je trouvais Jack beaucoup trop évasif lorsqu’il parlait des résultats des tests, comme s’il voulait me cacher quelque chose, il avait décidé de prendre « les choses en mains » et moi, sotte que j’étais, je l’avais laissé faire… Je ne saurai dire exactement quels étaient ses projets mais ce que je pouvais affirmé vu sa fébrilité grandissante de jour en jour, c’est qu’ils touchaient à leur fins … enfin, qu’ils devaient toucher à leurs fins, à supposer que je reste l’aider et que le « colis » soit bien livrer. Mais aujourd’hui, la donne avait changée et même si je ne doutais pas qu’il puisse se dégoter un nouvel assistant, une chose était sur, sans le contenu du paquet que devait lui remettre Syon, l’expérience ne pourrait aboutir et déterminé comme il l’était, Jack ferait donc tout pour le récupérer …


Oh mon dieu, qu’est ce que j’ai encore fait ?
Il faut que je les prévienne, je les embarqué tous les deux dans une aventure dangereuse et j’ai bien peur qu’ils ne se rendent pas compte de la gravité de la situation.

Jack peut se montrer violent … Si jamais ils nous retrouvent …


A cette idée, je ne pus réprimer mes larmes. Paul s’en aperçut tout de suite et venu me rejoindre sur le canapé alors que Syon s’affairait dans son bureau.
Entre deux sanglots s’essayais vainement de lui expliquer que c’était trop dangereux, qu’il ne devait pas rester avec moi et qu’il avait sans doute un bel avenir devant lui autre que celui d’un fugitif, qu’il fallait qu’ils me laissent tous les deux retourner là bas et raisonner Jack, que je n’avais pas le droit de les entraîner dans cette histoire …
Je débitais toutes ces phrases d’une traite, je me sentais tellement coupable !
Paul me releva alors doucement la tête et me regarda dans les yeux, un doigt sur ma bouche pour m’imposer le silence puis il commença d’une voie douce :


« Manon, écoutez moi, si je me retrouve embarqué dans cette histoire, c’est volontairement. J’aurais très bien pu fuir une fois que Syon Ka’alu m’avait libéré, mais je n’ai pas voulu. C’est à cause de moi si vous êtes ici, c’est moi qui ai demandé à ce qu’on vous emmène, j’avais peur pour vous, peur que votre mari ne vous fasse du mal en découvrant ma fuite.
Je suis tout à fait conscient du risque que nous courrons, et je comprends tout à fait que vous puissiez paniquer, mais rappelez vous bien une chose : vous n’êtes pas seule, et nous sommes 3 maintenant à devoir faire face. Quoiqu’il arrive nous resteront soudés et si Jack devait se manifester et bien nous l’affronterions, tous les 3 ! »


Paul avait raison, après tout nous étions en supériorité numérique et je ne vois pas comment Jack pourrait nous retrouver, au 20ième étage de ce building !

Je m’imaginais alors notre alliance, alliance de trois scientifiques, excellant chacun dans sa branche et capable à eux seuls de faire de grande choses …

Cette pensée du « trio de choc » me fit sourire et ma bonne humeur me regagna aussitôt !

Je décidai donc d’aller prêter main forte à notre hôte qui s’activait à préparer notre repas et me fit renvoyer sur le champs sous prétexte qu’une invitée bien élevé n’avait pour devoir que d’accepter l’hospitalité et aucunement celui de faire la cuisine.
Il ajouta dans un sourire que dès le lendemain je lui serai d’une aide précieuse dans un domaine beaucoup plus scientifique que celui de la gastronomie…
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